Le 5 mars 2009, la manifestation contre la vie chère ne fait qu’embrayer sur un mouvement de grève qui s’éternise en Guadeloupe. Dans notre île, les responsables syndicaux donnent rendez-vous à la population pour que la réunion se fasse entendre elle aussi au niveau national.
Quelques jours auparavant, un sondage commandé par linfo.re et Ipsos donne déjà le ton : « 24% des Réunionnais sont prêts à descendre dans la rue ».
La première manifestation mise en place par le Collectif de lutte contre la vie chère (l’ancienne forme du Cospar) est un succès. Plusieurs milliers de personnes affluent des quatre coins de la Réunion.
La Rue de Paris et les rues adjacentes sont noires de monde. Avant même la fin de la journée, Ivan Hoarau, Jean-Pierre Rivière et les autres encadrants annoncent la reconduction de la grève pour le mardi suivant.
Pas question pour les syndicats d’entrer dans une grève générale qui paralyserait l’économie de l’île. Les actions seront ponctuelles…
Rendez-vous est pris pour la prochaine manifestation, mais celle-ci dégénère une semaine plus tard, des affrontements ont lieu d’abord au Barachois et le Boulevard Lancastel. Les heurts entre forces de l’ordre et manifestants se déplacent vers le Chaudron, où une grande surface est vandalisée, plusieurs voitures incendiées…
Sur le terrain associatif, les choses avancent et se structurent. Le collectif devient le Cospar. En parallèle des manifestations, un bras de fer s’engage entre les responsables syndicaux et les responsables de la grande distribution. Les négociations sont encadrées par la Préfecture.
A la suite de plusieurs autres manifestations, le cospar obtient une baisse de pris sur plus de 240 produits, jugés premières nécessités. La tension retombe peu à peu.
Un an plus tard, une impression d’insatisfaction est bien présente chez nombre de consommateurs. Selon eux, la baisse du Cospar, n’est qu’un coup d’épée dans l’eau. « Oui les prix ont baissé sur quelques produits, mais la vie reste globalement chère à la Réunion.
Le Pouvoir d’achat quant à lui a tout de même sensiblement augmenté. Le Cospar obtient un peu plus tard dans l’année, une prime de 50 euros applicables aux plus bas salaires. La prime mensuelle est supportée par les employeurs, suscitant la colère et l’inquiétude chez nombre d’entre eux.
Au niveau gouvernemental, le RSTA est mis en place. Il s’agit d’une prime ponctuelle qui s’adresse aux plus bas revenus. Une bouffée d’oxygène supplémentaire pour les Réunionnais…
Mais globalement la majorité de la population estime que le pouvoir d’achat est toujours en péril sur l’île.