Ce matin, deux mères de famille excédées par les délais d’attribution des logements sociaux ont décidé d’investir deux habitations inoccupées de Saint-Gilles les Hauts. Cette action a interpellé la maire de Saint-Paul Huguette Bello qui a rencontré ces administrés mécontents cet après-midi. Suite à cette réunion, plusieurs familles vont être relogées d’urgence dans des structures communales. Reconnaissant l’existence d’un problème de logement social, la députée maire a souligné la responsabilité de ses prédécesseurs.
Donna Nadal et Yvanna Iafare, désespérées d’attendre l’attribution d’un logement social ont décidé ce matin de s’installer dans deux habitations du bailleur social Sédré inoccupées (2 familles en souffrance investissent des logements vides). Mères de familles, les deux femmes résidant à Saint-Gilles les Hauts ont décidé de passer en force pour pouvoir offrir une vie décente à leurs enfants.
Si elles ne peuvent rester dans ces deux appartements déjà attribués par la Sédré à d’autres familles, leur colère a été entendue. Cet après-midi, la députée maire Huguette Bello est venue à la rencontre de ces Saint-Gilloises. "Il est juste que ces familles réclament un logement", a déclaré l’élue qui affirme comprendre l’impatience et la colère éprouvées par ces habitants. Sur la commune de Saint-Paul, les services de la mairie dénombrent 2400 habitations insalubres.
Huguette Bello reconnaît que le logement social est un problème sur Saint-Paul. Parallèlement, elle affirme que depuis son arrivée à la tête de la mairie il y a 22 mois, tout est mis en oeuvre pour apporter des solutions. Mettant en cause la responsabilité de l’Etat en ce qui concerne le droit au logement, la députée maire pointe du doigt les actions menées par ses prédécesseurs, soulignant "l’incurie des précédents mandats".
"Les politiques qui provoquent des manifestations, qui font du rentre dedans comme on a pu le voir ce matin, cette personne nouvellement élue au Conseil Général, qui a occupé le poste de maire devrait regarder son bilan au niveau du logement. Celui-ci est très maigre", a taclé la députée maire, visant clairement son adversaire politique Joseph Sinimalé.
Parmi les quatorze familles présentes lors de la concertation, toutes originaires du quartier du Fonds du Puits à la Saline, deux avaient déjà un logement, six n’avaient jamais constitué de dossier d’attribution. Des solutions de relogement d’urgence dans des structures d’accueil communales ont été proposées à quatre autres familles, qui ont refusé.