Dès le 1er août prochain, les points de vente de cigarettes seront strictement réglementés dans les départements d’Outre-Mer. Suite au vote de l’amendement porté par Anne-Marie Payet, les distributeurs devront préalablement obtenir une licence pour pouvoir vendre du tabac. Du côté des petits commerces de proximité, pour qui la vente de tabac est essentielle, cette mesure provoque inquiétudes et colère.
Jusqu’à présent, contrairement à la métropole, la vente de cigarettes restait relativement libre dans les départements et territoires d’Outre-Mer. Disponible dans les stations services et les points chauds, les fumeurs pouvaient acheter leur tabac dans différents commerces. Dès le 1er août prochain, la situation va changer. Les distributeurs devront désormais disposer d’une licence particulière pour pouvoir vendre des cigarettes, qui sera délivrée par le Conseil Général.
En rendant la licence obligatoire, l’amendement Payet vise à réduire drastiquement le nombre de magasins vendant du tabac. Actuellement, il existe environ 2000 points de vente sur l’île. Un chiffre qui pourrait descendre à 1070 avec la mise en application de ce texte de loi. Les petits commerçants craignent la fin pure et simple de leur activité. En effet, dans certains magasins de proximité, la vente de tabac représente près de 40% du chiffre d’affaires.
L’objectif affiché par la sénatrice porteuse de ce texte est avant tout un but de santé publique. Anne-Marie Payet estime en effet que réduire le nombre de points de vente peut permettre de lutter contre le tabagisme. Mais ibrahim Patel, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion. affiche son scepticisme quant à l’efficacité d’une telle réforme. En conférence de presse ce matin, le président a surtout souligné le coup d’arrêt qui allait être infligé à de nombreux commerces. S’ils se retrouvent privés du droit de vendre du tabac, beaucoup de petites épiceries de quartier risquent de mettre la clé sous la porte. L’achat de cigarettes était souvent l’occasion pour les clients d’acheter d’autres produits du quotidien.
D’autres points du texte suscitent l’interrogation des professionnels : le prix de la licence inconnu pour l’instant, les critères sur lesquels elle sera délivrée...La mise en place de cette nouvelle mesure inquiète les commerçants, qui y voit "la mort" de leur activité. Selon l’amendement, il est prévu de maintenir un point de vente pour un quota de 750 habitants sur l’île.