Une soixantaine de Réunionnais se trouvaient à bord du paquebot lorsque celui-ci s’est échoué. Tous ont survécu, mais beaucoup d’entre eux sont encore suivi par une cellule psychologique.
Le 12 janvier 2012, le Costa Concordia s’approchait des côtes de l’île italienne de Giglio lorsqu’il heurta un rocher. Le naufrage causait la morts de 32 passagers. Tous les Réunionnais présents sur le paquebot, une soixantaine, ont survécu mais certains portent encore aujourd’hui les traces de ce drame.
Pas de vidéos, ni de photos de leur croisière, Sandra et Claude Cuvelier ne garde que des coupures de presse, lors du naufrage du Costa Concordia le 12 janvier 2012, les deux Sainte-Mariens ne sont pas blessés mais connaissent pour la première fois la peur.
Ils ont eu peur de perdre leur fille qui les accompagnait. "Nous sommes restés hébétés", se rappelle Claude Cuvelier, "nous ne savions pas quoi faire". "un silence glacial s’est installé lorsque tout le monde s’est rendu compte que la fin allait peut-être arriver", se remémore sa femme.
Un an plus tard, le naufrage n’est pas sorti des esprits et fait toujours partie du quotidien des Cuveliers. La peur de mourir handicape le couple dans sa reconstruction. "Lorsqu’il y a un craquement ou des bruits suspects, on sursaute", raconte Sandra Cuvelier avant d’ajouter, "on n’appréhende plus le danger de la même façon", et de son mari de conclure : "nous ne sommes plus les mêmes maintenant." Aujourd’hui, ils sont effrayés par la foule, leur sommeil est moins profond qu’avant.
Les Cuveliers sont loins d’être un cas isolés. Sur les 60 de passagers réunionnais du paquebot, une vingtaine sont encore suivi par la cellule psychologique régionale. Dépression, cauchemars, troubles de l’humeur, repli, disputes voir divorce, le naufrage a retourné des vies et cause encore des troubles chez les anciens passagers.
L’anniversaire du naufrage et les poursuites judiciaires menées contre les responsables empêchent les survivants de tourner la page, les névroses et les symptômes traumatiques mettront parfois encore plusieurs années à disparaître.