A la Réunion comme partout sur le territoire français ce jeudi 16 juin, des milliers de candidats planchent sur les sujets de l’épreuve de philosophie. Pendant quatre heures, les candidats doivent donner le meilleur d’eux-mêmes pour obtenir un maximum de point. Découvrez et commentez les sujets de philosophie du baccalauréat 2011.
Cette année, les thèmes abordés dans les énoncés tournent autour du temps, du devoir, du travail, de la justice... Pour les textes à développer, les auteurs sont Heidegger, Kierkegaard et Rousseau.
Série L :
1er Sujet : - N’y a-t-’il de preuve que par la démonstration ?
2ème Sujet : - Est-il vrai que seul le présent existe ?
3ème Sujet : Expliquer le texte suivant :
Il est assez curieux qu’en parlant du devoir on pense à quelque chose d’intérieur bien que le mot lui-même indique qu’il s’applique à quelque chose d’intérieur ; car ce qui m’incombe, non pas comme un individu accidentel, mais d’après ma vraie nature, est bien dans le rapport le plus intime avec moi-même. Le devoir n’est pas une consigne, mais quelques chose qui incombe. Si un individu regarde ainsi le devoir, cela prouve qu’il s’est orienté en lui-même. Alors le devoir ne se démembrera pas pour lui en une quantité de dispositions particulières, ce qui indique toujours qu’il ne se trouve qu’en un rapport extérieur avec lui. Il s’est revêtu du devoir, qui est pour lui l’expression de sa nature la plus intime. Ainsi orienté en lui-même, il a approfondi l’éthique et il ne sera pas essoufflé en faisant son possible pour remplir ses devoirs. L’individu vraiment éthique éprouve par conséquent de la tranquillité et de l’assurance, parce qu’il n’a pas le devoir hors de lui, mais en lui. Plus un homme a fondé sa vie profondément sur l’éthique, moins il sentira le besoin de parler constamment du devoir, de s’inquiéter pour savoir s’il le remplit, de consulter à chaque instant les autres pour le connaître enfin. Si l’éthique est correctement comprise, elle rend l’individu infiniment sûr de lui-même , dans le cas contraire, elle le rend tout à fait indécis, et je ne peux m’imaginer un existence plus malheureuse ou plus pénible que celle d’un homme à qui le devoir est devenu extérieur et qui, cependant, désire toujours le réaliser.
Kierkegaard, "Ou bien...Ou bien..."
Série ES :
1er Sujet : - Les faits historiques doivent-ils être interprétés ?
2ème Sujet : - S’affranchir, est-ce s’affranchir de toute dépendance ?
Série S :
Sujet 1 : Peut-on vivre heureux dans l’injustice ?
Sujet 2 : Pour connaître, faut-il toujours renoncer à croire ?