Un rapport d’inspection de l’Agence européenne des médicaments accuse aujourd’hui le laboratoire Servier d’avoir caché aux autorités les effets secondaires du Protelos. Comme pour l’affaire du Mediator, de nombreux Réunionnais attendent la suite des événements car ce produit pharmaceutique est toujours en vente.
Mis sur le marché en 2004, le Protelos est prescrit pour soigner l’ostéoporose, une maladie qui se caractérise par la déminéralisation des os. Cette fragilisation entraîne des fractures du col du fémur, du poignet ou encore des tassements vertébraux. Ce produit est principalement prescrit aux personnes âgées, plus particulièrement aux femmes ménopausées.
A La Réunion, peu de patients ont été soignés avec ce médicament. Dans les pharmacies, ce sont en moyenne deux à trois boîtes qui sont vendues chaque mois. Un rapport d’inspection de l’Agence européenne des médicaments pointe du doigt les effets indésirables du Protelos et met en cause la responsabilité du laboratoire Servier. Dans la tourmente avec le scandale du Mediator, Servier est aujourd’hui accusé d’avoir caché les effets secondaires du Protelos aux autorités sanitaires.
Deux médicaments pointés du doigt, cela fait beaucoup pour les professionnels de santé qui s’élèvent pour dénoncer la logique marchande du laboratoire Servier et son choix de privilégier le profit plutôt que la bonne santé des Français. Comme Rémi Mamias, ils sont plusieurs médecins généralistes à La Réunion et dans l’hexagone à appeler au boycott du laboratoire.
Les praticiens adhèrent par ailleurs à la réforme défendue par le Ministre de la Santé. Roselyne Bachelot souhaite en effet que le système de vérification des produits pharmaceutiques avant leur commercialisation soit renforcé, afin d’éviter d’autres scandales de cette ampleur.