Fumer du cannabis à l’adolescence entraîne des dommages irréversibles sur le cerveau. A la Réunion, la consommation de zamal commence plus tôt qu’en métropole, la prévention s’impose.
Selon une étude publiée par une revue scientifique américaine, fumer du cannabis régulièrement à l’adolescence peut provoquer une baisse des capacités intellectuelles à l’âge adulte (cf Linfo.re "Le cannabis néfaste pour le QI adulte").
Plus les consommateurs commencent à fumer du zamal tôt, plus la dépendance est importante et les effets irréversibles. Interrogé à ce sujet, un jeune étudiant dionysien raconte qu’il fume régulièrement "depuis l’âge de 15 ans". Il connaît les risques mais continue malgré tout de consommer quotidiennement, tout en assumant sa dépendance.
Pourtant, une étude affirme que fumer du cannabis de manière régulière depuis l’adolescence endommage définitivement le cerveau. L’intelligence est alors clairement altérée : QI, vivacité d’esprit mais également mémoire (...). La plupart des performances du cerveau humain serait fortement endommagées par une consommation régulièrement de cannabis à l’adolescence. Les dommages peuvent être particulièrement importants à l’âge adulte.
"La recherche effectuée sur 1 000 Néo-Zélandais, prenant en compte une période de 25 ans, a permis de comparer leur quotient intellectuel (QI) à 13 ans puis à 38 ans, les uns étant des consommateurs réguliers de cannabis, y compris après 20 ans ou 30 ans, les autres pas". Au bout de la période, "un écart de huit points s’est creusé entre les fumeurs et les autres", affirme Madeleine Meier, psychologue à l’université Duke, en Caroline du Nord (sud-est), et auteur principale de cette étude publiée dans les Actes de l’Académie américaine des sciences.
Or "le QI est censé être stable" à mesure que l’on vieillit, dit-elle. Pour les personnes n’ayant jamais fumé de cannabis, leur QI a même légèrement progressé de quelques dixièmes de points.
A la Réunion, "le premier joint" serait fumé plus tôt qu’en métropole. Certains jeunes interrogés sur leur consommation affirment qu’ils ont commencé dès l’âge de 12 ans.
Pour les personnels du service d’addictologie du Centre Hospitalier de Bellepierre, la prévention est insuffisante et trop tardive. Le Docteur Mete préconise une prévention avant même l’entrée des enfants au collège, soit dès le CM2.