Pratique normalement interdite mais tolérée à la Réunion, les batailles de coqs sont remises en cause à Paris. Une proposition de loi visant à interdire les corridas et les combats de coqs a été présentée à l’Assemblée Nationale mercredi 10 juin par les députées Geneviève Gaillard (PS) et Muriel Marland-Militello (UMP).
Respectivement présidente et vice-présidente du groupe d’études parlementaire sur la protection des animaux les députées Geneviève Gaillard (PS) et Muriel Marland-Militello (UMP) ont présenté mercredi dernier une proposition de loi visant à interdire les corridas et les combats de coqs.
Si le Code pénal punit de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende les "sévices graves" infligés aux animaux, des dérogations sont prévues pour les corridas et les combats de coqs "lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée". Ce sont précisément ces exceptions que les députées veulent supprimer du Code pénal à travers leur texte, dévoilé lors d’une conférence de presse.
"C’est un combat humaniste. Nous voulons montrer toutes les deux qu’il y a des moments où on sait dépasser les clivages politiques pour défendre une noble cause", a déclaré la députée UMP, Muriel Marland-Militello. La proposition de loi doit toutefois encore être inscrite à l’ordre du jour, soit par le gouvernement, soit par les groupes parlementaires UMP et/ou PS, ce qui est loin d’être acquis. "Pour l’instant, c’est silence radio sur notre initiative" de la part des patrons des députés UMP et PS, Jean-François Copé et Jean-Marc Ayrault, a reconnu Genviève Gaillard. "Le texte a déjà été cosigné par 12 députés, dont les socialistes Julien Dray et Gérard Bapt (PS) ainsi que les UMP Lionnel Luca et Jean-Marc Roubaud" précise l’AFP. Sous la précédente législature, Muriel Marland-Militello avait déposé une proposition de loi similaire, qui n’a pas abouti.
Sur le département, les batailles de coqs représente une véritable tradition, une pratique ancestrale qui fait partie de la culture créole. Les coqs sont considérés comme de vrais athlètes : sélectionnés, bichonnés, entraînés... Les Champions font l’objet de toutes les attentions et peuvent rapporter des sommes d’argent importantes à leur propriétaire en raison des paris. Interdits en métropole - sauf dans le Nord-Pas-de-Calais - les ronds de coqs ou gallodromes sont autorisés en vertu de la tradition.
(La vidéo jointe est une interview de Geneviève Gaillard députée PS contactée ce jour au téléphone ).