Les trois naufragés du "Jamilia", le catamaran retrouvé à la dérive jeudi dernier au large de Saint-Benoît, sont attendus de pied ferme par les brigades anti-drogue et anti-contrebande mauriciennes. En effet, des zones d’ombre persistent dans l’histoire de trois hommes, d’origine mauricienne et sri-lankaise. Leur bateau a une fausse plaque d’immatriculation et appartiendrait à un hôtel laissé à l’abandon.
Fausse immatriculation, pas de radio ou de fusée de détresse à bord, des passagers qui n’ont rien de marins professionnels, le "Jamilia" est encore loin d’avoir livré tous ses secrets. Ce catamaran retrouvé en perdition au large de Saint-Benoît jeudi dernier est parti de Rivière Noire à l’île Maurice au début du mois. C’est en tout cas la version donnée par les trois naufragés au moment de leur audition par les gendarmes réunionnais. Selon leurs dires, ils seraient partis de Rivière Noire le 6 décembre dernier pour un test du bateau. L’équipage aurait alors subi une avarie moteur et aurait dérivé depuis cette date jusqu’aux côtes réunionnaises.
Le récit d’une aventure comportant de nombreuses zones d’ombre. Pourquoi l’embarcation ne disposait-elle pas de radio, de fusée de détresse ou d’un moyen de communication ? Comment un "test" a pu se solder par un voyage de plusieurs dizaines de jours ? Pourquoi la disparition des trois hommes n’a pas été signalée aux autorités mauriciennes ? De plus, le mystère demeure sur l’origine du bateau et la raison de son non-immatriculation.
Si les chiens renifleurs et les plongeurs n’ont rien trouvé d’illicite sur le pont ou sur la coque d’un bateau, l’enquête est loin d’être close. Les trois naufragés doivent débarquer sur l’île soeur demain soir par le Mauritius Pride. Leurs familles ne seront pas les seules à attendre leur retour. La brigade anti-drogue et la brigade anti-contrebande comptent les interroger pour lever le voile sur ce naufrage pour le moins suspect.