Comme l’a encore souligné le comité sécheresse hier, le manque d’eau devient de plus en plus inquiétant sur l’île. Le déficit de pluviométrie s’aggrave au fil des mois et les éleveurs et les agriculteurs sont les premiers touchés par cette situation. Illustration à Piton Hyacinthe au Tampon.
Olivier Dijoux, agriculteur à Piton Hyacinthe porte un regard désabusé sur ses cultures. Des arroseurs désespérément immobiles et une terre asséchée...Ces champs offrent un véritable paysage de désolation. Le jeune exploitant agricole a perdu près de 5000 euros investis dans sa parcelle à cause du manque d’eau. Avec de l’eau distribuée avec parcimonie un jour sur deux, de nombreuses plantations n’ont pas supporté la chaleur de l’été.
"Ce que je demande aujourd’hui c’est que les autorités reconnaissent la zone sinistrée et nous versent des indemnités pour nous aider à continuer de travailler", confie Olivier Dijoux. S’il compte toujours poursuivre son activité, certains de ses collègues envisagent de se reconvertir, si la situation s’aggrave encore.
La Chambre d’Agriculture a dressé un premier bilan de l’impact de la sécheresse qui a touché la Réunion. Un bilan désastreux. Les pertes s’élèvent à 15% dans l’élevage, 7500 hectares de canne sont concernés, et 25% à 40% des cultures ont déjà été perdues.
Au delà des professionnels de l’agriculture, les riverains aussi crient leur ras le bol. A cause de la sécheresse, le débit au robinet est très faible et parfois ces habitants sont privés d’eau pendant plusieurs jours à suivre. Une situation devenue insupportable pour ces familles qui soulignent qu’ils sont confrontés à une seconde année consécutive de sécheresse. La préfecture s’est déjà penchée sur le problème et sur les moyens financiers de trouver une solution.