C’est aujourd’hui que Tram Tiss doit être fixé sur la faisabilité du projet. La Région doit annoncer si le tram train est sur les rails ou non. Le Premier ministre a déjà envoyé une lettre à Didier Robert l’informant que l’Etat ne versera pas la dotation ferroviaire. Cette décision signe le coup de grâce du projet si important pour Paul Vergès.
La Région a jusqu’à la fin de cette journée pour donner officiellement sa décision. Au journal le Quotidien de couper court au suspense en annonçant que François Fillon n’aidera pas la Région à poursuivre son projet de tram train à la Réunion. En clair la dotation ferroviaire de 80 millions qui pourrait permettre de maintenir le projet sur les rails, ne sera pas versée par le Gouvernement.
La Région aurait reçu ce courrier signé de la main du Premier ministre, jeudi dernier. Il y est stipulé que « la dotation ferroviaire réclamée par l’ancienne majorité de Paul Vergès ne peut concerner la Réunion ». En Métropole, cette dotation « compense le transfert de l’Etat vers les régions, de la compétence d’organisation des transports express régionaux préexistants ». Notre île n’entre pas dans ce critère.
Le Gouvernement réaffirme cependant sa volonté de renégocier les accords de Matignon signés en janvier 2007. Cette rediscussion passe par un nouveau fléchage des crédits accordés à l’époque au projet tram train.
À l’époque l’Etat consentait 435 millions d’euros à la construction d’un transport rail sur notre île. Les nouvelles discussions s’orientent vers le redéploiement de cet argent en faveur de la construction d’une nouvelle route du littoral.
Ce matin, des représentants de la Région reçoivent les responsables de Tram tiss, la société en charge de la construction du tram train. Ils viennent officiellement prendre acte de la décision finale de la Région. Il y a plusieurs semaines, ils avaient affirmé que leur société se réservait le droit de réclamer des dommages et intérêts à la Région si le projet capotait.
Ils estiment que les accords signés avec Paul Vergès engagent la collectivité quelle que soit la mandature en place.
Depuis hier, plusieurs chefs d’entreprises du BTP campent devant les locaux de la Région, afin de montrer à Didier Robert leur volonté de voir se réaliser le projet :
"Sans le tram, nous allons fermer. Le secteur a déjà perdu 8000 salariés depuis le début de l’année. En ce qui me concerne j’ai déjà perdu 18 salariés sur 24 en deux ans", témoigne Elise Hermann patron d’une société de terrassement.