Incendies, accidents de la circulation, malaises : les domaines d’intervention des pompiers sont multiples. A la Réunion, 1800 hommes et femmes assurent des missions essentielles chaque jour. La directive européenne qui prévoit de limiter le temps de travail des pompiers volontaires a fait l’effet d’une bombe. Ces professionnels qui représentent près de la moitié des effectifs dénoncent le texte et s’inquiètent de voir leurs conditions de travail se détériorer davantage.
Dans les centres de secours de France, la directive discutée présentement à Bruxelles alimente les débats et suscite la plus vive inquiétude. Sur les 1800 pompiers que compte la Réunion, ils sont 1000 hommes et femmes à bénéficier du statut de pompier volontaire. Cette qualification suppose donc que leur temps de travail est limité, et strictement encadré.
Les pompiers volontaires se voient imposer un volume horaire à ne pas dépasser. Au total, ils ne peuvent effectuer que 864 heures par an, car, en franchissant cette limite, ils seraient alors en droit de prétendre à une titularisation.
Les vacataires perçoivent des indemnités horaires, soit une rémunération à hauteur du Smic. Le texte qui est actuellement débattu au Parlement Européen prévoit un temps de repos obligatoire pour les pompiers volontaires (11 heures), et cela après chaque séquence de travail. Pour les équipes concernées, cette directive ne prend pas en compte la réalité du terrain.
Les pompiers volontaires constituent la majeure partie des personnels de secours à la Réunion et dans le reste de la France. Si la mesure controversée devait être appliquée, le nombre de pompiers opérationnels serait alors considérablement réduit et cela pourrait affecter le bon fonctionnement des centres de secours selon les professionnels interrogés.
Dans notre département, plus de 40% des pompiers volontaires ont d’ores-et-déjà dépassé le temps d’activité qui leur est imposé. 364 recensements par formation intégrée ont été validés mais on reste loin des besoins réels. Les pompiers volontaires qui se disent en situation précaire craignent de voir leurs conditions de travail se dégrader. Ils pointent également du doigt le nouveau régime d’indemnité prévu par la directive ; ce-dernier les obligerait notamment à s’acquitter de cotisations sociales. Pour l’heure, le texte est toujours en discussion. Les pompiers volontaires qui se sont massivement opposés à cette mesure espèrent que leurs voix seront entendues.