La Réunion compte 53% de pauvres. Un Réunionnais sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté. Georges Faubourg, président d’ATD Quart Monde à la Réunion, ne s’explique pas le silence qui règne autour de cette statistique.
Un Réunionnais sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté, mais ça veut dire quoi être pauvre ?
C’est vrai que cette statistique nous donne encore plus envie de travailler pour les accompagner, mais c’est vrai que c’est grave. Vous savez, un pauvre c’est celui qui n’a pas accès au minimum comme vous et moi. C’est-à-dire avoir tout juste à manger avec un repas par jour, ne pas avoir accès aux droits fondamentaux comme la santé, vivre en famille, avoir accès à la culture. Certaines personnes aujourd’hui, n’ont qu’un repas par jour et vous pouvez me croire, ils sont beaucoup plus nombreux que nous le pensons.
La France, 5ième puissance mondiale, compte 9 millions de pauvres, et il en existe 400 000 à la Réunion. Comment en est-on arrivé là ?
Il n’y a pas de réponses malheureusement. Le problème, tout de même, dans la situation de crise économique que nous traversons, c’est que les entreprises ferment et que le chômage augmente. Je vais même, peut-être, vous surprendre, mais je rencontre des travailleurs pauvres, c’està-dire dire qui gagnent moins de 964 € par mois.
Beaucoup de gens pensent que les pauvres n’existent pas dans notre île ?
J’ai entendu cela plusieurs fois, qu’il n’y aurait pas de pauvres à la Réunion, car il y a les minimums sociaux. Mais enfin peut-on vivre avec 400 € par mois. Et pas mal de familles vivent avec de tels montants. J’ai accompagné avec ATD quart monde, un monsieur qui gagnait 82 € de retraite. Et bien, ces personnes vivent dans la rue et vivent d’expédients.
Le tissu familial, et l’entraide servent-ils de masque à la pauvreté ?
C’est exactement cela. Un masque. Le tissu familial existe bien sûr et sans lui les 500 SDF que compte la Réunion seraient bien plus nombreux. Des gens qui traversent même des difficultés accueillent des SDF. Sans eux et cette solidarité, nous serions vite débordés. Aucun indicateur statistique ne me permet aujourd’hui de dire qu’il y a plus de pauvreté aujourd’hui qu’hier, mais je ne peux pas dire que j’observe une diminution de cette dernière. Il y a plus de gens, plus de difficultés, plus de chômage, et il y a la crise. La conjugaison de tous ces facteurs est un bon indicateur de la pauvreté qui est en augmentation.
Dans ce contexte de misère, comment expliquer la difficulté à s’indigner dans notre île ?
C’est épouvantable. 20 personnes réunies à la manifestation des indignés lundi dernier, c’est un échec total, et ça prouve que finalement la pauvreté n’indigne personne. Ce manque d’indignation est un souci qui me pose un problème. Et même lors de la journée mondiale du refus de misère, mercredi, nous avons eu une cinquantaine de personnes. Pourtant c’est une journée importante. C’est difficile de s’indigner, mais c’est la mobilisation qui pose problème. Car les gens s’indignent mais dans leurs pantoufles. Le passage à l’acte est difficile.
C’est vrai que cette statistique nous donne encore plus envie de travailler pour les accompagner, mais c’est vrai que c’est grave. Vous savez, un pauvre c’est celui qui n’a pas accès au minimum comme vous et moi. C’est-à-dire avoir tout juste à manger avec un repas par jour, ne pas avoir accès aux droits fondamentaux comme la santé, vivre en famille, avoir accès à la culture. Certaines personnes aujourd’hui, n’ont qu’un repas par jour et vous pouvez me croire, ils sont beaucoup plus nombreux que nous le pensons.
La France, 5ième puissance mondiale, compte 9 millions de pauvres, et il en existe 400 000 à la Réunion. Comment en est-on arrivé là ?
Il n’y a pas de réponses malheureusement. Le problème, tout de même, dans la situation de crise économique que nous traversons, c’est que les entreprises ferment et que le chômage augmente. Je vais même, peut-être, vous surprendre, mais je rencontre des travailleurs pauvres, c’està-dire dire qui gagnent moins de 964 € par mois.
Beaucoup de gens pensent que les pauvres n’existent pas dans notre île ?
J’ai entendu cela plusieurs fois, qu’il n’y aurait pas de pauvres à la Réunion, car il y a les minimums sociaux. Mais enfin peut-on vivre avec 400 € par mois. Et pas mal de familles vivent avec de tels montants. J’ai accompagné avec ATD quart monde, un monsieur qui gagnait 82 € de retraite. Et bien, ces personnes vivent dans la rue et vivent d’expédients.
Le tissu familial, et l’entraide servent-ils de masque à la pauvreté ?
C’est exactement cela. Un masque. Le tissu familial existe bien sûr et sans lui les 500 SDF que compte la Réunion seraient bien plus nombreux. Des gens qui traversent même des difficultés accueillent des SDF. Sans eux et cette solidarité, nous serions vite débordés. Aucun indicateur statistique ne me permet aujourd’hui de dire qu’il y a plus de pauvreté aujourd’hui qu’hier, mais je ne peux pas dire que j’observe une diminution de cette dernière. Il y a plus de gens, plus de difficultés, plus de chômage, et il y a la crise. La conjugaison de tous ces facteurs est un bon indicateur de la pauvreté qui est en augmentation.
Dans ce contexte de misère, comment expliquer la difficulté à s’indigner dans notre île ?
C’est épouvantable. 20 personnes réunies à la manifestation des indignés lundi dernier, c’est un échec total, et ça prouve que finalement la pauvreté n’indigne personne. Ce manque d’indignation est un souci qui me pose un problème. Et même lors de la journée mondiale du refus de misère, mercredi, nous avons eu une cinquantaine de personnes. Pourtant c’est une journée importante. C’est difficile de s’indigner, mais c’est la mobilisation qui pose problème. Car les gens s’indignent mais dans leurs pantoufles. Le passage à l’acte est difficile.
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