Le projet de loi sur l’interdiction du port du voile intégral dans tout l’espace public français a définitivement été voté mardi par le Sénat, avec 246 voix favorables. La loi doit encore être examinée par les membres du Conseil Constitutionnel. A la Réunion, terre de métissage, les débats autour de cette mesure sont eux aussi animés.
Voté en première lecture par les députés le 13 juillet dernier, le projet de loi visant à interdire le port du voile intégral a été voté définitivement par le sénat ce mardi. Le Conseil Constitutionnel aura la charge dans les jours qui suivront de vérifier la conformité de la loi par rapport à la Constitution.
La sénatrice UMP Anne-Marie Payet a été la seule à voter contre cette loi. Gélita Horau s’est quant à elle abstenue. A la Réunion, Sabia et Azna, toutes deux âgées de 21 ans, portent le voile intégral depuis près d’un an et demi. Pour elles qui regrettent le vote de cette loi, cette nouvelle mesure est "ridicule", "injuste" et ne vise au final "qu’à choisir pour les autres".
Du côté de l’immam, même son de cloche. Les femmes portant la burqa sont "minoritaires" pour le représentant religieux et de ce fait, elles doivent conserver le droit de se vêtir comme elles l’entendent. Pour Azna, le voile est un symbole de libération. La jeune femme qui s’appelait Loriane il y a encore quelques années, assure avoir fait seule le choix de porter la burqa, après s’être convertie à l’Islam.
Les contrevenants risqueront une peine d’un an de prison et de 30 000 euros d’amende. Pour Sabia, il faudra se plier aux règles car "l’Islam c’est aussi respecter les lois du pays". La loi sera examinée devant le Conseil Constitutionnel dans les prochains jours. Il sera question pour ses membres de voir si la loi interdisant le port de la burqa est conforme à la Constitution.
Malgré les remous provoqués au sein de la classe politique, la loi devrait entrer en vigueur dès le printemps 2011.