La publication présentant la Réunion comme l’un des départements Français les plus pollués a fait l’effet d’une bombe dans les colonnes du journal Le Parisien. Avec 93 jours en 2010 où le seuil de pollution est dépassé en matière de pollution, la Réunion se classe devant Marseille, Lyon ou Strasbourg. Selon les experts, le record battu par la Réunion affiche une explication claire.
La publication d’une enquête de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) portant sur la pollution en France a déclenché une vive polémique sur le département. Car la France fait partie des mauvais élèves de l’Union Européenne et la Réunion arrive à la deuxième place - derrière Paris - des agglomérations françaises les plus polluées, en matière de qualité de l’air (cf. "La Réunion : record de France de pollution").
En clair, la commission européenne fixe un seuil de pollution toléré, à 35 jours pas an. Hors, la Réunion dépasse de loin ce seuil avec 93 jours de pollution accrue en 2010, précisément sur la station "Bons Enfants" de Saint Pierre.
Cet après midi, la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de la Réunion (DEAL) a orchestré une conférence de presse afin de rassurer la population réunionnaise. Selon cet organisme, l’air respiré à la Réunion est tout à fait "correct" et ne présente aucun danger pour la santé. En effet, sur les 14 stations implantées dans l’île, seule celle de Saint Pierre est remise en cause suite à cette enquête de l’OMS. Selon la DEAL, le positionnement de cette station sur le front de mer saint pierrois et les particules fines d’origine naturelle (les embruns de la mer) pourraient expliquer ces records en matière de pollution.
La Commission Européenne a exigé des spécialistes de l’Environnement une étude supplémentaire et beaucoup plus approfondie à la Réunion, et plus précisément pour la station des Bons Enfants à Saint Pierre.
Pour la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de la Réunion, l’objectif de cette nouvelle enquête est clair : rétablir la réalité des faits et convaincre la commission européenne qu’il ne s’agirait pas d’un problème de pollution mais du mauvais positionnement du capteur d’air situé sur le front de mer de Saint Pierre. En clair, la houle, les intempéries et les éléments atmosphériques (vent...) peuvent fausser les mesures de pollution enregistrées sur le site.
Les résultats de cette étude supplémentaire sont attendus pour le mois de mars 2011. La Commission de l’UE devra ensuite décider s’il est nécessaire ou non de déplacer la station des Bons Enfants.
Il faut savoir ll’Europe menace de poursuivre la France en justice pour non-respect des règles. Notre pays pourrait se voir infliger une amende de 300 000 € par jour.
L’an dernier, 11 agglomérations françaises ( Avignon, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Strasbourg, Toulon, zone urbaine régionale de Rhône-Alpes et La Réunion)ont dépassé plus de 35 fois les normes de particules fines. Ces micropoussières cancérigènes, émises par les véhicules diesel, le chauffage et l’industrie, seraient responsables chaque année de 42000 morts prématurées en France, selon l’Organisation mondiale de la santé.