François Hollande a annoncé une peine de probation pour certains délits dans le cadre de la réforme pénale. Une nouvelle bien accueillie à La Réunion pour l’instant, mais des détails sont attendus.
La réforme pénale commence à se préciser. Le président de la République a d’ailleurs annoncé la création d’une peine de probation, donnant ainsi raison à la ministre de la Justice, Christiane Taubira opposée à Manuel Valls - ministre de l’Intérieur - sur cet épineux dossier.
Cette peine de probation concernera que des délits passibles de cinq ans de prison maximum. Le condamné pourra ainsi passer purger peine hors du milieu carcéral. Les résultats des arbitrages sont attendus lundi, mais déjà à La Réunion, les réactions sont positives.
Le syndicat de la magistrature reste confiant. "Nous sommes pour, mais pas pour qu’elle devienne exclusive de toute autre sanction. Le problème c’est que le tribunal doit disposer d’un arsenal de façon à pouvoir adapter les peines. Il est nécessaire que la peine soit adaptée à la situation du délinquant, ce qui entraînera, dans le projet de loi la fameuse suppression des peines plancher", explique Jean-Michel Bouchon - délégué régional du syndicat de la magistrature.
Les peines plancher sont des peines minimales systématiques pour les délinquants multi-récidivistes. Créées en 2007 par Rachida Dati, ces peines sont rejetées par le syndicat de la magistrature.
La peine de probation est présentée comme une réforme pour lutter contre la récidive et la surpopulation carcérale. A La Réunion, en 11 ans, le nombre de détenus a augmenté de 8%. En 2002, on comptait 1 040 prisonniers contre 1 133 en 2013.
Pour la première organisation syndicale pénitentiaire de La Réunion, la peine de probation est un pas en avant. "Pour l’UFAP, c’est une des pistes à explorer. On reste cependant très prudent sur la mise en oeuvre de cette réforme et des mesures qui vont être prises. Il ne faut pas mettre la charrue devant les boeufs et prévoir également le personnel pour encadrer cette réforme", indique Nicolas Calogine - secrétaire local du centre pénitentiaire de Saint-Denis.
L’UFAP réclame également la création d’une prison à Saint-Pierre où la prison actuelle est surpeuplée avec un taux de remplissage de plus de 105%.