Pour la première fois depuis 2004 à La Réunion, les syndicats ne défilent pas ensemble en cette journée de Fête du travail. La CGTR est rassemblée à Saint-Denis alors que la CFDT fait un pique-nique à Saint-Paul.
Le projet de loi sur la sécurisation de l’emploi a entamé l’union des syndicats. Dans notre département, traditionnellement, les différentes organisations syndicales défilent ensemble dans les rues du chef-lieu pour marquer cette journée de Fête du travail.
Mais ce mercredi, le front syndical est éparpillé. La CGTR est réunie à Saint-Denis pour le traditionnel défilé. Moins d’un millier de personnes s’est rassemblé au Jardin de l’Etat avant de descendre la Rue de Paris. La FSU, SAIPER et l’UNEF sont également dans le cortège.
De son côté, les militants de la CFDT ont décidé de pique-niquer à Saint-Paul pour marquer ce 1er mai. Quant à la CFTC et Force Ouvrière, le choix a été plus radical : les militants ne défileront pas aujourd’hui.
Pas de cortège unitaire donc ce mercredi. A l’origine de cette désunion, l’accord national interprofessionnel (ANI). La CGTR qui estime que ce texte constitue "une atteinte aux droits fondamentaux des travailleurs" n’a pas signé l’accord, à l’inverse de la CFDT qui met en avant les progrès apportés par l’ANI, sur le plan de la mutuelle notamment.
Autre point de discorde : les deux principaux syndicats ne s’entendent pas sur la représentativité dans les entreprises. Jean-Pierre Rivière explique : "si on prend tous les éléments fournis par le ministère du Travail à la fin du mois de mars, la CFDT est le premier syndicat à La Réunion en nombre de voix".
Un constat que ne partage par Ivan Hoareau qui martèle à son tour : "Nous (la CGTR) sommes largement en tête, que ce soit dans le secteur auto-moto, dans le bâtiment, dans les ports et docks. Nous sommes très largement en tête dans les secteurs stratégiques. Nous avons une capacité de mobilisation qui depuis 15 ans n’a jamais été égalée". Le syndicaliste estime que cette "division n’est pas irréversible", mais qu’elle "marque des différences sur le fond entre deux courants de pensée".