Des rues de plusieurs communes ont été plongées dans le fénoir hier soir. L’objectif : sauver des pétrels de Barau. Ces oiseaux endémiques de la Réunion prennent leur envol entre mi-avril et mi-mai. Cette migration est un parcours semé d’obstacles pour ces oiseaux menacés. En effet, les lumières artificielles les attirent et ils finissent fréquemment échoués en bas des lampadaires. La Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion (SEOR) et le Parc National se sont associés pour deux "Nuits sans lumière".
Hier soir, le front de mer ainsi que plusieurs rues du Port et de Saint- Paul ont été plongées dans le noir. Ces communes ont décidées de jouer le jeu de l’opération "Nuits sans lumières" organisée par la SEOR et le Parc National. L’objectif de ces coupures d’électricité : sauver les pétrels de Barau.
Ces oiseaux endémiques de la Réunion se reproduisent l’été dans leurs colonies basées dans les sommets de l’île. Entre mi-avril et mi-mai, ils prennent leur envol pour les mers australes. Cette migration, essentielle pour la pérennité de l’espèce est parasitée par les lumières artificielles de l’île.
Les éclairages publics et ceux des particuliers attirent les pétrels. Désorientés par ces sources lumineuses, ces oiseaux tournent autour et finissent bien souvent par tomber sur le sol. Leur chance de survie est alors mince, car ils deviennent la proie des autres animaux et risquent de se faire écraser par les voitures.
Pour pallier à ce problème écologique, la SEOR et le Parc National ont lancé cette année l’opération "Nuit sans lumière", organisée hier soir et ce soir. A l’adresse des particuliers et des communes, le principe est d’éteindre les lumières inutiles ces deux nuits, pour faciliter l’envol des pétrels. Ce week end correspond en effet au pic de la période de migration. Couper l’interrupteur et allumer des bougies, ces petits gestes simples peuvent permettre de sauver de nombreux spécimens de l’espèce menacée.
Hier, plusieurs communes ont suivi l’initiative de cette "Nuit sans lumière" en coupant l’électricité dans plusieurs secteurs. Sur le front de mer de Saint-Pierre, l’ambiance a été largement tamisée dans les restaurants et les bars. En effet, les bords de mer, passages obligés des pétrels, sont les zones les plus risquées pour ces oiseaux.
Ce soir, l’opération se poursuit. Plusieurs coupures d’électricité sont prévues dans plusieurs grandes villes comme Saint-Pierre, le Port, Saint-Denis ou le Port.