Avec la crise financière, la chute des valeurs boursières et l’explosion de la valeur de l’or, le secteur du rachat d’or a connu un véritable boom. Les vieux bijoux en or sont repris et échangés contre de l’argent liquide et ce commerce attire de plus en plus de particuliers.
Karen est ravie. Dans cette boutique de rachat d’or de Saint-Paul, la jeune femme vient de revendre ses vieux bijoux en or pour la somme de 260 euros. L’occasion pour elle de se délester de bijoux qu’elle ne mettait plus et de repartir avec des espèces sonnantes et trébuchantes. Informée de l’existence de ce système par les affiches et la publicité dans les journaux, Karen a franchi le pas. A l’image de Karen, les Réunionnais sont nombreux ces derniers mois à avoir amener bracelets ou bagues en or pour quelques euros.
A l’origine de la multiplication de ces magasins de revente : la crise et l’explosion du cours de l’or. Depuis septembre 2009, beaucoup de particuliers ont trouvé dans ce dispositif le moyen de pallier à un pouvoir d’achat toujours en berne. Cette pratique auparavant effectuée mais de façon plus discrète, a aujourd’hui pignon sur rue.
Quelques mètres plus loin, un couple de bijoutiers n’a pas attendu la tendance pour racheter le précieux métal. Depuis 10 ans, ils offrent la possibilité de revendre les bijoux dans leur commerce. Même constat du côté de ces professionnels qui ont vu leur clientèle exploser depuis deux ans.
Avant de fournir l’argent, les bijoutiers évaluent la valeur des biens à l’aide d’une pierre de touche et de différents acides correspondant à un certain nombre de carats. Un geste maîtrisé et précis indispensable pour estimer le bijou et fixer un prix. Si au début de la crise, ces grossistes négociaient surtout avec des personnes surendettées ou désespérées, aujourd’hui ils reçoivent toute sortes de clients. "Il y a des personnes qui ont besoin d’argent liquide, d’autres qui par phénomène de mode ne portent plus d’or du tout, et des personnes qui gardent cela dans leurs tiroirs et qui se disent qu’ils peuvent bénéficier de cette richesse.", explique Béatrice Chesneau, gérante de la société NEMU.
Il faut dire que l’or n’a jamais aussi bien porté son nom de valeur "refuge", avec un prix de 44 000 euros le kilo d’or pur actuellement, soit deux fois plus qu’il y a deux ans.