Notre série sur le bois de tamarin nous emmène aujourd’hui dans la forêt du Maïdo, avec les bûcherons qui préparent le bois pour son acheminement vers la scierie.
Après plus de 100 ans de croissance, et d’entretien, il ne faut au bûcheron que quelques minutes pour abattre l’arbre de tamarin. Dans la forêt des Hauts sous le vent au Maïdo, les arbres tombent les uns après les autres.
La période de coupe a débuté il y a six mois sur les terres brûlées par les gigantesques incendies de l’année dernière. "Ca a été brûlé superficiellement vu le gabarit des bois et comme c’était uniquement la forêt primaire, c’était une forêt verte. Il y a du bois encore exploitable", explique Charles Poungavanon-Irissin, bûcheron à l’Office National des Forêts .
Cryptoméria ou tamarin, une fois à terre, il faut traîner les larges troncs tant bien que mal. Chaque année, cette forêt fournit près de 3 000 mètres cubes de bois. Si pour l’instant, le terrain laisse place à un spectacle de désolation, les professionnels de la filière ne sont pas inquiets, le cycle de la vie est assuré.
"Pour nous forestiers, on a un champ vide et il faudra retravailler la forêt. La difficulté qu’on a avec le tamarin actuellement, c’est que les tamarins sont issus d’une regénération spontanée, c’est à dire que les arbres ont poussé librement. S’ils poussent tous seuls, ils vont partir dans tous les sens", Patrick Chefson, responsable des exploitations dans la forêt des hauts sous le vent.
D’où la nécessité de tailler et trier les tronçons pour définir trois catégories : le bois de chauffage, le bois de seconde qualité impropre à la fabrication de meubles, et le plus rare le bois de première qualité.
"Pour avoir un peu de tamarin de bonne qualité, on est obligé d’exploiter trois fois le volume de tamarin nécessaire". Pour les arbres qui présentent des défauts, "on a une grosse difficulté ici, c’est qu’on a du mal à valoriser ces produits-là. Actuellement on s’en sert pour faire nos marches dans les sentiers".
Heureusement, le tamarin comme le cryptoméria n’est pas une espèce menacée. L’île possède suffisamment de ressources pour nourrir la filière bois. D’ailleurs, alors que les troncs prennent la direction de l’atelier de scierie, dans la forêt, au pied des arbres calcinés les petites pousses font déjà leur apparition.