Lubin Budel tente d’expliquer l’infanticide de Saint-Benoît. Il indique que la violence fait partie du quotidien alors que tous les individus n’ont pas la maturité pour prendre du recul face aux événements.
Lubin Budel - psychosociologue était l’invité de l’Edition Spéciale sur Antenne Réunion pour tenter de donner des explications sur l’infanticide à Saint-Benoît. Un homme de 37ans aurait décapité Mathéo avant de jeter la dépouille de la petite victime aux chiens.
Une abomination difficilement explicable d’autant que des faits divers aussi violents sont rares à La Réunion. Lubin Budel explique qu’il est difficile de donner une interprétation des faits aussi rapidement après les faits.
Pour le psychosociologue, "on peut dire à l’heure actuelle qu’il y a une sorte de va-et-vient de la violence quant on est à La Réunion. On est dans un mécanisme où les influences qu’elle soit télévisuelle, radiophonique font que chaque personne interprète les événements à sa manière".
Ainsi, il ajoute qu’à "la différence des événements horribles de ce matin, les autres événements ont été "revendiqués" et entrés dans un rituel différent parce que la personne se responsabilisait".
Mais dans le cas présent, selon les premiers éléments disponibles, "il semble que la personne n’était responsable de ce qu’il faisait. Certainement dans son histoire, il y aurait des choses qui l’auraient emmenées à faire ça", selon Lubin Budel.
Pour le psychosociologue, "il faut prendre conscience que la violence est désormais dans le quotidien, ce n’est plus quelque chose qui n’arrive qu’aux autres. Il peut arriver à n’importe qui à n’importe quel coin de La Réunion".
A la question : "la récurrence des faits divers dans notre île depuis dix ans est-elle symptomatique d’une société qui va de plus en plus mal ou de plus violente ? Le psyshosociologue explique "ce que l’on peut constater c’est que les individus qui n’ont pas eu la maturité pour prendre du recul par rapport aux événements peuvent se considérer comme eux aussi faisant partie des événements. A partir de là ils agissent sans savoir ce qu’ils font exactement. On dit qu’il ne sont pas responsables au niveau psychiatrique, mais par contre la personne qui subit, elle se trouve devant un fait concret".
Retrouvez dans la vidéo jointe l’intégralité de l’interview de Lubin Budel - psychosociologue.