Les transporteurs ont durci le ton ce matin. Suite à l’échec des discussions entre le Président de la FNTR et un représentant de l’Etat, les professionnels de la route ont manifesté leur colère devant le dépôt de stockage de carburants, au Port. Le Préfet de la Réunion a lancé un ultimatum aux grévistes ce matin, et ordonné aux forces de l’ordre de lever les barrages installés aux abords de la SRPP. Dans les stations-services, les conséquences de ce mouvement se font cruellement sentir. Si le blocage se poursuit, d’ici ce soir, ce sont trois-quarts des stations-essences qui seront confrontées à une pénurie de carburant.
La situation est extrêmement délicate. Dans plusieurs communes de l’île, des stations-services seront bientôt dans le rouge. Les actions menées par les transporteurs ont en effet sérieusement perturbé le ravitaillement des stations-essences et réduit considérablement leurs stocks.
Ce matin, nombre d’usagers se sont rués dans les stations les plus proches afin de constituer des réserves et parer à une éventuelle aggravation du conflit. A Saint-Denis, il fallait compter au moins 15 minutes d’attente pour pouvoir remplir son réservoir. Si les consommateurs sont conscients des conséquences économiques de ce mouvement de protestation, dans l’ensemble, ils se montrent solidaires avec les transporteurs.
Du côté des professionnels, l’inquiétude grandit au fil des heures. Le gérant de la compagnie L’oiseau Bleu a ainsi pris la décision de limiter ses activités à la desserte des lignes car jaune et au transport scolaire. Pour l’heure, l’entreprise suspend les circuits touristiques, ceci afin de réduire les déplacements de ces véhicules. Une cuve permettra par ailleurs à la société de tenir jusqu’à la fin de la semaine.
Si le conflit perdure, d’ici ce soir, trois quarts des stations-services ne seront plus en mesure de vendre du carburant. La population comme les acteurs économiques sont dans l’expectative. Les transporteurs et les représentants de l’Etat sont en pourparlers.