A l’issue de la table ronde avec les associations et les surfeurs, la préfecture a estimé qu’il n’y avait pas de lien établi entre la réserve et la recrudescence des attaques de requins. Néanmoins, deux spots de surf feront l’objet d’une protection particulière.
Ce jeudi, une délégation composée de membres de la ligue de surf de La Réunion, du comité régional d’études et de sports sous-marins (CRESSM), d’Océan Prévention Réunion (OPR), de Prévention Requin Réunion (PRR) pour évoquer la gestion du risque requin à La Réunion.
Des représentants de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL), de la direction de la mer-sud océan Indien (DMSOI) et de la direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS) étaient associés à cette rencontre.
A l’issue de cette réunion, la préfecture a publié un communiqué, dans lequel elle précise les conditions de pêche dans la réserve marine naturelle. Les autorités ont également précisé que "rien aujourd’hui, en l’état des connaissances vérifiées, ne permet d’affirmer que la réserve, créée en 2007, serait à l’origine de l’augmentation de la présence des requins sur les côtes réunionnaises qui, faut-il le rappeler, ont connu depuis le début des années 80 des attaques régulières."
Lors de cette table ronde, différents points liés à la gestion risque requins ont été abordés. Le premier d’entre eux : la pêche dans la réserve naturelle nationale marine de La Réunion. La préfecture a rappelé que la réserve a été créée par décret du 21 février 2007, à l’issue d’un long travail préparatoire commencé en 2000 et qui a reçu l’accord, le plus souvent unanime, des nombreuses collectivités territoriales consultées.
La préfecture a rappelé l’objectif premier de la protection du massif corallien réunionnais, gravement menacé par les activités humaines. La préfecture a rappelé que aucun arrêté préfectoral "n’interdit de manière générale et absolue la pêche dans la réserve, hormis dans les 5 zones dites de « protection intégrale » qui représentent 5% de la surface totale de la réserve."
Pour la préfecture, il n’existe pas de preuve irréfutable d’un lien entre l’existence de la réserve marine et la recrudescence des attaques de requin. Les autorités ont également souligné que les études lancées en 2011 ont précisément pour objectif de connaître la réalité de la population des requins et de ses comportements.
Dans ce contexte, le préfet a insisté pour que ces études soient conduites de manière transparente, en associant étroitement l’ensemble des parties prenantes, dont les usagers de la mer.
Le préfet demande donc :
au directeur de l’environnement, de l’aménagement et du logement, en liaison avec l’équipe en charge du projet CHARC, d’organiser une communication régulière des données collectées dans le cadre de cette étude.
au directeur de la mer sud océan Indien de développer, en liaison avec les usagers de la mer, une procédure efficace de collecte des signalements de concentration de requins. Ces observations feront l’objet d’une exploitation appropriée qui permettra au préfet de prendre toutes les décisions nécessaires à la protection des personnes, y compris le prélèvement ciblé de requins.
Concernant la protection des pratiquants, le préfet a d’abord rappelé que "le risque zéro n’existe pas et n’existera jamais.", comparant le risque d’attaques de requins au risque d’avalanche en montagne. Toutefois, "si rien ne peut les éradiquer, en revanche tout doit être fait pour les réduire."
Les mesures de protection qui ont d’ores et déjà été engagées (pose de filets, signalétique, vigies requins…) seront complétées par les propositions issues des travaux conduits notamment par le cabinet BIOTOP mandaté par le conseil régional a indiqué la préfecture.
L’ensemble de ces dispositifs prendront place dans le plan de protection et d’accompagnement des communes que le Ministre des Outre-mer a demandé au préfet de présenter à la fin septembre.
Un des volets du plan portera sur les conditions qui permettraient de rendre plus sûrs
certains spots de surf, aussi bien par la réalisation d’équipements de sécurité, que par le renforcement des dispositifs de surveillance, que par enfin l’évolution des pratiques.