André Eclapier et son fils William ne cachent pas leurs inquiétudes quant à une éventuelle expropriation en raison du projet d’aménagement du Bocage. Plusieurs familles de Sainte Suzanne ont donc formé un collectif. Une pétition a également circulé afin de faire entendre les craintes des habitants quant à ce projet déclaré d’utilité publique.
Suite à la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) accordée en juillet dernier par la Préfecture quant au projet d’aménagement du Bocage, un collectif de riverains - du Bocage et du quartier Niagara - s’est mobilisé afin de faire entendre leurs craintes. En effet, cette DUP stipule que les riverains peuvent être expropriés sous un délai de cinq ans.
Mardi dernier, les riverains du Bocage sont donc passés à l’action en déposant un recours gracieux auprès du Préfet de la Réunion contre la Déclaration d’Utilité Publique établie dans le cadre du projet d’aménagement du Bocage. Une pétition a également été signée : une vingtaine de famille refuse catégoriquement d’envisager une expropriation.
"Mon père est né dans la maison familiale il y a 75 ans, on ne veut pas partir" insiste Willliam Eclapier.
En tant que vice-président de la Cinor et premier adjoint à la mairie de Sainte Suzanne, Daniel Alamelou tient à rassurer les habitants du Bocage. Selon lui, "aucune expulsion" n’est envisagée pour le moment.
Quant au projet en question, Daniel Alamelou explique que ce dernier "consiste à aménager toute la zone du Bocage jusqu’à la cascade Niagara. Avec un programme qui comprend des zones de loisirs et de sport. Il s’agit de conforter cette zone dans la vocation mise en place depuis plus de dix ans sur Sainte Suzanne, à savoir une zone touristique de loisirs".
Toujours selon Daniel Alamelou : "Pour l’instant, les travaux qui sont programmés ne concernent pas ces familles. On est sur des terrains maîtrisés, comme pour le stade en eaux vives. On rencontrera les familles au cas par cas, pour discuter de l’avenir de leur terrain". Cet élu municipal souligne également que les terrains en question sont situés sur une zone agricole inondable. Une nouvelle étude quant aux risques d’inondation a été lancée, les résultats sont attendus d’ici 18 mois.