L’ouverture de la campagne sucrière a été repoussée dans l’Ouest et le Sud de l’île suite à un problème à l’usine du Gol. Une situation déplorée par les planteurs.
Pour les planteurs c’est un coup dur. En raison d’une panne majeure au niveau du pré-extracteur à l’usine du Gol, la campagne sucrière qui devait débuter lundi prochain, a été repoussée au mercredi 25 juillet (cf. Linfo.re : Campagne sucrière reportée dans le Sud et l’Ouest).
Depuis mardi dernier, Jean-Thierry Silotia, agriculteur à Stella, a commencé à récolter les cannes à sucre. Mais il a appris hier soir que l’ouverture de la campagne sucrière est reportée à cause de ce problème technique décelé suite aux essais effectués mercredi dernier à l’usine du Gol.
Pour Jean-Thierry, cette nouvelle est un désastre et sa production pourrait grandement en souffrir. "Il y a à peu près trois voyages de canne par terre, à peu près 30 tonnes", déplore-t-il. Logiquement, le transport à l’usine doit se faire le plus vite possible car une fois coupée, la canne exposée au soleil sèche et perd de sa richesse en sucre.
Hors, le prix de la tonne de canne est évalué en fonction de la teneur en sucre. En moyenne, Jean-Thierry obtient une richesse de 13,8%. Là, il s’attend à retomber à 12%, ce qui représente un manque à gagner de plus de 5 euros par tonne de cannes vendue.
"On nous demande de mettre aux normes nos matériels, on nous demande d’amener une canne saine, loyale et marchande, sous prétexte qu’elle peut-être refusée. Donc nous on fait l’effort mais si on emmène la canne à la plateforme et que ça reste plus d’une journée à terre, l’usine n’en veut pas". Une situation que regrette Jean-Thierry qui déplore le manque à gagner.
Selon les syndicats agricoles, tous les planteurs ont commencé à récolter dans le Sud. Ce qui représente une centaine de tonnes de cannes qui sont susceptibles d’être détériorées. La Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA), espère trouver un accord avec les industriels.
"Nous, on propose que les industriels réceptionnent la canne dès lundi pour que la perte soit partagée", préconise Frédéric Vienne, président de la FDSEA. "On ne peut pas se permettre nous de subir les conséquences dès qu’il y a une panne au niveau des industriels. On propose que les industriels ouvrent l’usine lundi et qu’on puisse partager les pertes qu’on subira".
Les responsables de Tereos n’ont pas souhaité répondre à cette situation. La panne concerne le pré-extracteur, une pièce maîtresse puisqu’elle extrait le tout premier liquide de la canne.