Gilles Bojan, figure du paysage radiophonique et passionné d’écriture et de football, présente "la 89 ème", suite du "But Ultime". Une aventure sportive et humaine empreinte d’émotion avec comme toile de fond le milieu du football.
Personnalité médiatique qui a prêté sa voix aux plus grandes stations de radios et fin connaisseur du monde du football, Gilles Bojan vient de publier son troisième roman intitulé "la 89 ème". Ce roman publié chez Ramsay est la suite de l’ouvrage "Le But ultime" publié en catimini en 2010 et pourtant vendu à près de 7000 exemplaires.
Au coeur de l’intrigue se mêle fiction et personnalités bien réelles du monde du football. Le lecteur retrouve le personnage de Kamel Ben Taïfa, qui après son ascension fulgurante dans le premier roman, devient sélectionneur de l’équipe nationale marocaine. De la déroute de l’Afrique du Sud à l’affaire des Quotas, c’est avant tout une histoire de valeurs humaines que veut conter Gilles Bojan. En romançant le football, l’écrivain s’emploie à tordre le cou à certains préjugés, avec pour but ultime d’amener "ceux qui ne penseraient pas aimer le football", à l’adorer.
Qu’est ce qui vous a inspiré ?
"On a toujours trop dit que ceux qui aimaient le football étaient des imbéciles. De mon point de vue, le public du football a considérablement changé au moment de la victoire de la Coupe du Monde en 1998. A partir de ce moment là, il y a plus de femmes, d’étudiants, d’intellectuels qui vont s’intéresser au football et donc des gens susceptibles de lire beaucoup. C’est ce qui m’a donné l’idée d’écrire une saga autour du milieu du football. Une toile de fond qui existe très peu en littérature. Et puis, le football, c’est ma seconde peau. "
Comment évolue le personnage de Kamel Ben Taïfa dans cette suite ?
"Le but ultime racontait un parcours initiatique, celui d’un joueur qui voulait arriver au sommet. La 89ème minute raconte également un parcours initiatique, celui d’un sélectionneur. Kamel Ben Taïfa est devenu entraîneur de l’équipe nationale du Maroc. Le parcours du héros et sa double nationalité sont également des clins d’oeil au milieu du football avec cette France "Black Blanc Beur" championne du monde de 1998 qui a fait la fierté des Français. J’évoque également la récente affaire des quotas dans le football, avec ces interrogations sur l’origine des joueurs qui m’ont particulièrement choquées. Tout au long du roman, ce sont les valeurs humaines qui sont au premier plan. Dans l’écriture comme dans la vie, c’est l’émotion qui est mon moteur".
Romancer le football, c’est difficile ?
"En réalité, je raconte chaque match comme une nouvelle avec ses rebondissements, sa situation de départ, son dénouement. Je trouve qu’il y a dans le football beaucoup de poésie et d’art. La beauté du geste est omniprésente. Le jeu de Messi jouer au Barça, c’est de l’art ! La 89ème, ceux qui connaissent le football savent que c’est la minute du dénouement, où il y a une blessure, un pénalty, un but, il y a toujours quelque chose, comme pour la fin d’une tragédie".
Imaginez -vous écrire sur autre chose que le football ?
"Chez moi, j’ai déjà des tas de manuscrits dans les tiroirs avec des histoires qui ont d’autres décors pour toile de fond. J’aime raconter des histoires. Je me suis attaqué à une nouvelle histoire sur la vie des médias, un autre milieu où l’on peut rapidement perdre ses valeurs, puis les retrouver...".
Gilles Bojan sera à la librairie Gérard de Saint-Denis samedi à 15 heures pour une séance de signatures.