Au C.H.R de Bellepierre, il y a une dizaine de jours, un patient qui devait subir une ablation de son rein malade a été la victime d’une grave erreur médicale. Le chirurgien s’est trompé et lui a extrait le rein encore sain. L’homme âgé de 70 ans souffre par conséquent d’insuffisance rénale définitive et devra se faire dialyser à vie. Les réactions sont nombreuses suite à cette erreur dramatique. Le chirurgien à l’origine de cette bévue aurait déjà dans le passé commis plusieurs graves erreurs médicales.
Il y a une quinzaine de jours, un malade septuagénaire rentre au bloc opératoire du centre hospitalier de Félix Guyon pour subir une ablation de son rein gauche malade. Cette intervention, relativement courante, se déroule sous la responsabilité d’un chirurgien, exercant depuis trois ans à l’hopitâl Bellepierre. Par erreur, le praticien ôte au malade le rein droit, entièrement sain. Une mauvaise lecture de l’imagerie pourrait être à l’origine de cette grave bévue.
Après avoir travaillé en Corse, le chirurgien concerné a intégré l’équipe de l’hôpital de Bellepierre en 2008. Il aurait déjà été à l’origine de plusieurs graves erreurs médicales au cours de sa carrière professionnelle. Suite à cet incident, il a été suspendu de ses fonctions à titre provisoire.
L’incident a été référé aux autorités sanitaires. Une enquête interne est en cours pour déterminer ce qui s’est exactement passé lors de cette intervention et le chirurgien a été suspendu. Celui-ci avait déjà été impliqué dans l’affaire des greffes rénales à l’hôpital Bellepierre, qui avait coûté la vie à deux patients de 27 et 35 ans.
Pour Hugues Hoarau, représentant de la Fédération des Insuffisants rénaux, le chirurgien concerné, qui avait déjà des antécédents, n’aurait jamais dû être autorisé à pratiquer cette opération. D’autant qu’en 2009, la fédération avait déjà tiré la sonnette d’alarme en signalant des dysfonctionnements au sein du service de transplantation rénale. "Il y a déjà eu des progrès notamment avec l’audit réalisé par l’agence de biomédecine dont les conclusions doivent aboutir à une restructuration du service".
La responsabilité d’une erreur médicale revient d’abord au chirurgien, mais peut être partagée entre les différents agents médicaux participant à l’opération selon les circonstances, précise Bruno Bourgeon, néphrologue et président du comité éthique et médical de la Réunion. Pour ce professionnel, une erreur médicale découle avant tout d’un problème de communication entre les différents protagonistes de l’intervention. Une opération sur un organe pair doit toujours fait l’objet d’une vérification de latéralité.
Dans le cas d’une faute, le dossier est confié au Conseil National de Gestion, qui statuera sur le sort du praticien. Celui-ci peut être sous le coup d’une interdiction d’exercer ou d’une mutation à d’autres tâches au sein d’un hôpital.