L’hospitalisation d’un lycéen mardi pour coma éthylique a peut-etre mis en lumière un problème de fond à la Réunion. Selon l’observatoire régional de la santé, les jeunes Réunonnais consomment plus d’alcool et plus tôt que les jeunes en métropole. Interrogés sur ce problème de santé publique, les jeunes parlent d’un phénomène de mode. Une façon de masquer l’anxiété et une tendance à la dépression.
Lorsqu’ils sont interrogés sur le thème de l’alcool , les jeunes n’éprouvent aucune difficultés à en parler. Ils se disent pour la plupart conscients des risques auxquels ils s’exposent en consommant ces boissons, parfois associées à d’autres produits. Pour autant, on remarque que la tentation et l’envie de se faire "une expérience" poussent souvent les jeunes à franchir les limites du raisonnable.
Boire jusqu’à être totalement saoul, boire pour être "dans l’ambiance" : pour certains jeunes Réunionnais, la fête doit toujours être arrosée. L’alcool qui désinhibe, apparait à certains adolescents comme un moyen de surmonter leurs angoisses, de gagner en confiance.
Dans un rapport publié récemment, l’Observatoire Régional de Santé livre quelques chiffres sur ce phénomène de mode dangereux. A la Réunion, les jeunes consommeraient de l’alcool plus tôt et en plus grande quantité que les jeunes en métropole.
Comme l’explique le Docteur David Mété, Responsable du Service d’Addictologie au CHR Félix Guyon, une consommation d’alcool à la période de l’adolescence est souvent révélatrice d’importants problèmes psychologiques, familiaux, personnels. Autre phénomène inquiétant : à la Réunion, les "cocktails" qui réunissent alcool et/ou médicaments et/ou zamal sont courants. Pour les professionnels de santé, la résolution de ce problème passe forcément par un plus grand respect de la loi sur la vente d’alcool aux mineurs. Plus de 50% des adolescents réunionnais sondés estiment en effet que l’accès à ces boissons leur est facile.