Elle aurait pu s’appeler Océania, mais on l’appelle planète Terre. Pourtant, les spationautes la savent bien, c’est plutôt la planète Bleue. Les océans couvrent 75% du globe, mais à l’horizon de notre quotidien, beaucoup l’oublient. Pourtant spécialistes et responsables s’accordent de plus en plus à voir dans la mer l’incontournable "avenir de la Terre", pour reprendre l’expression de Yann-Arthus Bertrand. Avec son Outre-Mer, la France possède la deuxième surface maritime au Monde.
Le 3 avril, Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, pour qui "la mer sauvera la terre", lançait le Grenelle de la mer... Dans une indifférence quasi générale qui en dit long sur l’intérêt des français pour la mer. "La mer ?" questionnait Eric Tabarly, "c’est ce que les français ont dans le dos lorsqu’ils sont à la plage". Pourtant, avec ses régions d’Outre-Mer, la France, riveraine de tous les océans, possède la deuxième surface maritime mondiale (la Zone Economique Exclusive), juste derrière les Etats-Unis.
Avec la biodiversité marine, la pêche, les nodules polymétalliques, les énergies motrice ou thermique, les océans ne manquent pas de ressources... A condition toutefois d’en prendre soin, et donc d’abord d’en prendre conscience. C’est à cette fin que le Ministère de l’Ecologie, pour qui "Il n’y a pas de grande politique maritime sans un soutien populaire", met en place les "journées de la mer", du 8 au 14 juin. Et comme il faut un début à tout, cette première campagne est placée sous le label "J’apprends la mer, les lacs et les rivières et je les respecte". L’objectif : sensibiliser la population au respect de l’environnement, faire prendre conscience à chacun du rôle qu’il joue dans la préservation de la mer, avec par exemple des éco-gestes (1).
Plus largement, plusieurs thèmes seront abordés au cours des manifestations : les métiers liés à la mer, les équipements, la sécurité, le tourisme, le transport, l’environnement et le patrimoine. A la Réunion le programme comprend des nettoyages de fonds marins, des expositions et concours, mais aussi l’organisation d’un village de la mer et d’un marché de poisson.
Le Grenelle de la Mer, pourquoi faire ?
L’objectif du "Grenelle de la mer" est de définir une stratégie nationale pour la mer et le littoral en identifiant des objectifs à court, moyen et long terme. La politique maritime qui sera ainsi définie concernera tous les champs de l’action gouvernementale, et formalisera l’ambition de la France, y compris ses départements et territoires d’outre-mer, pour la mer et les activités maritimes. A l’instar du Grenelle de l’environnement, les travaux seront conduits en sein de quatre groupes de travail réunissant, autour de thématiques transversales des représentants de cinq collèges intéressés par les sujets maritimes : Etat, élus, partenaires sociaux, associations de protection de l’environnement, et des personnes morales ou des personnalités qualifiées en fonction des thématiques abordées.
Qu’est ce qu’une zone économique exclusive (ZEE) ? Autour de tout territoire, un état profite d’une zone économique exclusive qui lui confère des droits de pêche et d’exploitation des ressources marines. Cette zone s’étend à 200 nautiques au large, soit environ 370 Km. Avec tous ses territoires d’Outre-Mer, la France possède la deuxième ZEE, derrière les Etats-Unis.
(1) Quelques "Eco-Gestes"
Observer les précautions et les réglementations liées aux loisirs (respecter les tailles minimales de capture des poissons, être un plongeur responsable qui respecte la fragilité du milieu sous-marin), remédier aux problèmes des ancrages (choisir de préférence une zone de sable pour le mouillage, utiliser les mouillages fixes présents sur certains sites), réduire les risques sanitaires dus aux eaux noires et grises (installation d’une cuve de récupération, utilisation des équipements portuaires et de produits labellisés d’origine végétale), limiter les pollutions par les hydrocarbures et lubrifiants (entretien régulier du moteur pour diminuer la consommation, utilisation de lubrifiants écologiques...)