Cette journée sera décisive pour le ex-salariés de l’Arast. Les travailleurs sociaux qui réclament depuis deux ans le versement de leurs indemnités de licenciement espèrent qu’ils verront le bout du tunnel ce vendredi. Mercredi dernier, les grévistes de la faim avaient cessé leur action, estimant que la rencontre en Préfecture avait débouché sur des avancées concrètes. Deux rendez-vous cruciaux sont prévus aujourd’hui. La première réunion concernera la mise en place d’un guichet unique d’accompagnement, la seconde rencontre qui réunira tous les acteurs du dossier Arast abordera la question du versement des indemnisations de licenciement. L’objectif de cette énième table ronde est de trouver un protocole d’accord qui permettra de clore une bonne fois le dossier des ex-Arast.
Dans le cadre de la mission de médiation sur le conflit des anciens salariés de l’ARAST, le Défenseur des droits a proposé le 16 janvier qu’un accompagnement individualisé vers l’emploi et la formation soit proposé aux anciens salariés de L’Arast.
L’Etat a certifié qu’il participerait pleinement à la mise en œuvre de ce guichet unique partenarial d’accompagnement, aux côtés notamment du Conseil régional, du Conseil général et de Pôle Emploi.
Cette nouvelle instance partenariale aura pour objectif d’examiner les situations professionnelles individuelles difficiles que vivent certains ex-salariés de l’Arast afin de les aider à surmonter ces caps critiques.
Il s’agit, pour tous les anciens ex-salariés de l’Arast qui en feraient la demande, de bénéficier d’un accompagnement individualisé vers l’emploi et la formation. Les recommandations issues de ce guichet, réuni en tant que de besoin, seront communiquées aux intéressés au fur et à mesure des tenues de cette instance.
Les acteurs invités à participer à ce guichet unique sont : la DIECCTE, le Pôle Emploi, le conseil général, le conseil régional, la CAF, la représentation régionale des CCAS, un représentant de la CFTC et un ancien salarié de l’Arast.
L’installation de ce guichet unique partenarial d’accompagnement aura lieu dès ce vendredi 20 janvier au matin. Afin de définir les modalités de fonctionnement de ce guichet unique d’accompagnement, une rencontre est prévue aujourd’hui à 9 heures, à la délégation régionale de Pole-Emploi, à Saint-Denis.
A l’issue des discussions menées le vendredi 13 janvier, le Conseil Général avait formulé plusieurs propositions :
- d’une part concernant les 241 ex-salariés qui d’une manière volontaire ne se sont pas à ce jour engagés dans une procédure contentieuse, et les 87 ex-salariés qui sont aujourd’hui en attente d’une décision du Conseil de prud’hommes, dont les salariés protégés, le Conseil général a proposé aux AGS de remplir leur mission, à savoir d’indemniser ces personnes étant entendu que le Conseil général s’engage à avancer 50% des sommes que verseraient les AGS, et ce sous forme d’une avance sous forme de concours. Selon les décisions de justice définitives rendues, les AGS rembourseraient alors le Conseil Général et réciproquement si le Conseil Général venait à être condamné.
- d’autre part, le Conseil Général a souhaité que ne soient pas oubliées les personnes qui n’ont pas retrouvé de travail et demandé qu’une cellule de reclassement sous l’autorité du Préfet soit activée afin que des solutions soient trouvées.
Mais pour les grévistes, ces engagements sont insuffisants. Ils réclament en effet un accord signé car selon eux, seul un document officiel peut garantir l’application des mesures annoncées. Mercredi, les grévistes ont mené une nouvelle action pour se faire entendre. Après avoir défilé dans les rues du chef lieu, les travailleurs sociaux et leurs soutiens se sont rendus à la Préfecture pour y déposer une motion. Les deux porte-paroles Mimose Libel et Paul Junot ont été reçus par un représentant de l’Etat. A l’issue de cet entretien, les grévistes de la faim ont stoppé leur action, estimant que le dossier avait bien progressé.
Toutefois, pas question de lever le camp. Les grévistes ont annoncé qu’ils quitteraient leur campement devant les grilles du Conseil Général après et seulement après la signature d’un protocole d’accord. Tous les ex-salariés engagés dans ce mouvement de protestation espèrent que cette journée de vendredi marquera la fin d’un conflit qui dure depuis plus de deux ans.
Le Secrétaire Général de la CFTC Paul Junot a indiqué il y a quelques jours que les grévistes restent " dans l’attente d’un accord entre le CG et l’AGS daté et signé par ces deux parties" . Pour éviter "de perdre du temps", les grévistes demandent que cet accord soit élaboré en la présence du défenseur des droits, de la direction du travail, et d’une délégation des ex arast".
Une table ronde réunira tous les acteurs du dossier ce vendredi : les représentants de l’Etat, du Conseil Général, du Défenseur des Droits, du Comité d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail, des AGS et des ex-Arast se retrouveront une nouvelle fois. Objectif : parvenir enfin à une sortie de crise.