Au lendemain de la mort de l’écrivain Daniel Honoré, La Réunion lui rend hommage. Interview de Jean-François Samlong, écrivain, invité du 12h30 d’Antenne Réunion.
Pour parler de Daniel Honoré, décédé ce jeudi à l’âge de 79, l’écrivain Jean-François Samlong est sur le plateau d’Antenne Réunion. Il explique les circonstances dans lesquelles il a connu Daniel Honoré. "Ça fait 20 ans de cela, c’est une amitié de 20 ans. J’avais mon association qui existe toujours, l’Udir, l’Union de la défense de l’identité réunionnaise. Comme Daniel Honoré, zarboutan nout créolité, ce qui l’intéressait c’est l’identité. Il n’a pas cesser de se battre pour défendre l’identité réunionnaise, qui est toujours en construction, très fragile."
Et de poursvuire : "Pour lui comme pour nous, la langue créole, c’est l’un des éléments les plus fondamentaux pour la construction identitaire. Automatiquement, il y avait un terrain d’entente par rapport à ça. Et mi connaissait Daniel Honoré parce qu’il avait publié pas mal de livres, des poèmes, des nouvelles. C’est le seul romancier réunionnais qui a produit 4 romans en langue créole. Pour lui la langu créol c’est la langu son moman cafrin, son père lété chinoi. Li la toujours sobat pou met la langu créol en ler. Si li la écrit en créole, c’est que pour tou sak i maîtrise pas le français na accès à la lecture, aux romans et textes en créole."
Lui-même écrivain, Jean-François Samlong confie en toute humilité : "Je suis fier de dire que pendant 20 ans j’ai grandi à l’ombre de Daniel Honoré. Autant pour la créolité, que le sobat coz ou pour défendre la culture réunionnaise."
La dernière fois que François Samlong a vu l’écrivain, c’est le 16 octobre, le jour de son anniversaire. "C’était un moment très émouvant. En présence de son épouse Monique et sa belle-fille, nous avons eu le bonheur, le privilège de fêter avec Daniel Honoré ses 79 ans. Au moment de se dire au revoir, j’ai tendu la main comme d’habitude et lui m’a ouvert les bras. Je ne savais pas mais je le serrais dans mes bras pour la dernière fois."
