Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut utiliser au mieux le temps imparti (4 heures). Ne pas céder à la tentation de partir au bout de 2 heures voir moins pour certains. L’expérience montre que l’on ne peut pas faire un bon devoir en si peu de temps (sauf si on est très doué mais même dans ce cas on reste jusqu’au bout pour faire encore mieux...)
Il faut se battre avec les sujets et surtout les examiner TOUS pour faire les meilleurs choix en fonction des goûts et surtout des capacités des candidats. Ne pas se lancer dans le traitement d’un sujet si l’on n’est pas sûr de soi. Il n’est pas rare de voir des élèves changer de sujet au bout d’une heure et même parfois deux. C’est une très mauvaise chose ! Il vaut mieux prendre son temps au début (au moins une bonne demi-heure) et faire le bon choix.
Quand le choix est fait, il ne faut pas se précipiter pour rédiger. Prendre son temps pour "travailler" le sujet, c’est-à-dire le comprendre, qu’il s’agisse de la dissertation ou de l’explication de texte.
Comprendre un sujet, c’est mettre en perspective ses présupposés, la manière dont il oriente la réflexion. Il faut éviter les réactions "épidermiques" ; prendre de la distance et de la hauteur par rapport au libellé. D’ailleurs, le caractère interrogatif du libellé n’indique pas qu’il s’agit d’une question à laquelle il faut répondre. C’est un sujet, qu’il faut d’abord mettre en perspective dans l’introduction, afin de le problématiser (cette problématique va constituer la véritable boussole du devoir).
Il faut être conscient du fait que le devoir doit être ordonné, c’est-à-dire qu’il va partir d’un point, pour arriver à un autre point. Donc il doit progresser en permanence, non pas artificiellement, mais grâce à des arguments. Ces arguments doivent être rationnels et non s’en tenir à de vagues affirmations. Un devoir qui ne progresse pas, qui ne suit pas un chemin balisé est toujours un MAUVAIS devoir.
Il faut se dire qu’en philosophie, il ne s’agit en aucun cas d’apporter une réponse subjective et relativiste du type : « moi je pense que c’est ainsi,et les autres ont le droit de penser autrement ». Il faut savoir que c’est toujours une perspective universelle que l’on vise. Il ne s’agit pas simplement de penser pour vous, mais également pour tous les hommes ! On doit donc toujours avoir le souci de la vérité, même si avec d’autres critères on peut s’orienter dans une autre direction.
Pour l’explication de texte, il faut garder à l’esprit que pour éviter la paraphrase, principal danger qui guette, il faut en permanence interroger le texte en lui posant des questions. Ces questions, il faut les faire figurer en toutes lettres dans le devoir afin de s’obliger à y répondre. Il faut dialoguer en permanence avec le texte, afin d’éviter de le subir. Un texte est quelque chose de VIVANT, puisqu’une pensée s’y déploie, qu’il faut comprendre et critiquer. Les mauvais devoirs considèrent toujours le texte comme une chose morte et figée, car le plus souvent ils ne le comprennent pas.
Il ne faut pas hésiter à faire dialoguer le texte avec d’autres perspectives philosophiques abordées pendant l’année avec le professeur. Montrer ainsi qu’il y a du travail pendant toute l’année ce qui est toujours un point positif.
Pour la dissertation, il est impératif de faire des références philosophiques, pour montrer qu’il y a eu du travail personnel. Toutefois elles doivent toujours venir à l’appui d’une argumentation sans jamais se substituer à elle. C’est la même chose pour les exemples.
À propos des exemples, il faut en donner (aussi bien dans la dissertation que dans l’explication de texte sauf si le texte en contient déjà) mais que jamais un exemple ne prouve quoi que ce soit. Il a toujours comme fonction d’illustrer un argument et jamais se substituer à lui. Si le texte contient des exemples, il faut les expliquer en priorité, dans la perspective de l’idée qu’ils illustrent. S’il n’en contient pas, il faut en donner, pour compléter l’explication.
La conclusion a comme rôle de clore une démarche en prenant position très clairement et en assumant le point auquel on est parvenu. Il ne faut pas répéter ce qui a déjà été dit, ni "ouvrir" une nouvelle perspective pour la dissertation. Pour le texte, il faut indiquer sobrement son intérêt philosophique, c’est-à-dire ce qu’il apporte d’original et de novateur (c’est le cas de tous les textes proposés au bac).