Il y a quelques semaines, le mouvement de grève des salariés des usines de la Séchilienne-Sidec a fortement perturbé le réseau électrique de l’île. Pour faire face à la baisse de production, Michel Lalande, préfet de la Réunion avait alors réquisitionné plusieurs personnels, afin de garantir à la population une alimentation en courant. Ce 25 avril, le vice président du tribunal administratif de Saint-Denis a rendu son ordonnance dans cette affaire. La décision du juge des référés suspend l’exécution de quatre arrêtés préfectoraux réquisitionnant un salarié gréviste de la Séchilienne-Sidec.
Dans un communiqué diffusé ce matin, le Préfet Michel Lalande revient sur la grève des salariés de la Séchilienne-Sidec et sur les réquisitions effectuées pour assurer une production minimale d’électricité.
L’argumentation développée par l’un de ces grévistes a été partiellement retenue par la décision du juge administratif. Le salarié réquisitionné aurait en effet laissé entendre que le préfet aurait porté une atteinte excessive au droit de grève en réquisitionnant certains salariés indispensables au fonctionnement des deux usines thermiques exploitées par la Séchilienne-Sidec à la Réunion.
Le préfet relève par ailleurs que de nombreux éléments produits par le requérant dans sa requête sont "erronés". Le représentant de l’Etat indique également avoir été informé de ce recours 3 heures seulement avant l’audience, ce qui n’a pas permis aux services de l’Etat de "défendre la validité des réquisitions". L’Etat se réserve en conséquence la possibilité de saisir en appel le Conseil d’Etat.
Le préfet, dans son communiqué a aussi rappelé :
que le mouvement de grève au sein de la Séchilienne-Sidec perdure depuis plusieurs mois ;
que les sites de Bois Rouge à Saint-André et du Gol à Saint-Louis assurent près de 60 % de la production d’électricité de l’île ;
que l’arrêt même partiel de ces installations a une répercussion immédiate sur les usagers, mettant notamment en danger les personnes hospitalisées à domicile, comme l’ont démontré les arrêts de production survenus début janvier et fin mars ;
qu’aucun autre moyen de production d’électricité ne permet de couvrir les besoins essentiels de la population et des entreprises réunionnaises ;
que les arrêtés de réquisition pris à l’encontre d’autres salariés grévistes demeurent exécutoires ;
que le refus d’exécuter une réquisition est un délit sanctionné puni de six mois d’emprisonnement et de 10 000 euros d’amende.