Les transporteurs ont déposé un préavis de grève jeudi dernier qui devrait prendre effet ce lundi. Mais suite au passage du cyclone Giovanna près de nos côtes, ils ont décidé de suspendre le blocage agissant en tant que "gens responsables" selon Bernard Caroupaye qui ne veut pas "exposer (les transporteurs) au-devant des problèmes, des difficultés et de l’insécurité". Mais la menace d’une paralysie totale de l’île n’est pas pour autant écartée. Une nouvelle table ronde est prévue demain et elle sera décisive pour la suite du mouvement.
Suite à l’envolée du prix des hydrocarbures le 1er février dernier, les professionnels de la route sont montés au créneau pour réclamer une baisse de 25 centimes par litre de carburant pour tous les consommateurs, la bouteille de gaz à un prix inférieur ou égal à 15 euros et le gel du prix du carburant jusqu’à la création d’un gazole professionnel.
A la veille de cette hausse record, l’Intersyndicale des Professionnels de la Route (IPR) a fixé un ultimatum aux autorités pour l’organisation des pourparlers sur la baisse du prix des carburants. Il y a donc eu une première réunion le lundi 6 février à 10h00 à la Préfecture. Mais tous les acteurs du dossier n’étaient pas présents et les transporteurs ont exigé la présence des représentants de la Région et du Département sous peine de bloquer les routes. Appel entendu, car une nouvelle table ronde s’est tenue dans l’après-midi en présence de Nassimah Dindar, présidente du Conseil Général et de Didier Robert, président de la Région, ainsi que des représentants de l’Etat. Suite à cette réunion, plusieurs accords ont été trouvés :
- la bouteille de gaz à 15 euros au lieu de 21,76 euros pour tous dès le 1er mars prochain
- 5 centimes de baisse sur le litre de gasoil pour les transporteurs
- 6 centimes de baisse sur le litre de gasoil pour les taxiteurs.
Après cette réunion qui a permis certaines avancées, tous les acteurs de ce dossier du prix des carburants devaient se réunir jeudi dernier à la Région pour fixer les modalités de la baisse accordée aux transporteurs et aux taxiteurs. Mais coup de théâtre, les transporteurs ont claqué la porte des négociations. La raison de ce coup de colère, la présence des représentants de la Capeb (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) à la table des négociations. Jean-Bernard Caroupaye, président de la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers à la Réunion (FNTR), a déclaré suite à ce fiasco qu’il y avait une "feuille de route" et que la liste des acteurs présents avait été définie à l’avance. Il n’a pas caché sa déception et d’ajouter "qu’on ne peut pas discuter des baisses de prix sur les carburants pour les transporteurs avec des éléments extérieurs à la corporation".
Après l’échec des négociations, les transporteurs n’ont pas tardé à riposter. Dans la soirée de jeudi 9 février, le président de l’Intersyndicale des Professionnels de la Route (IPR), Hugues Atchy a affirmé qu’un préavis de grève illimitée des transporteurs avait été déposé. La grève devait prendre effet ce lundi. Mais Jean-Bernard Caroupaye a déclaré hier soir en direct dans l’émission "Questions d’Actu" que le mouvement serait temporairement suspendu à cause du mauvais temps. Il ajoute par ailleurs que les transporteurs sont "respectueux des engagements pris" et qu’ils sont "mobilisés et déterminés", prêt à aller jusqu’au bout pour soutenir leurs revendications. Une nouvelle table ronde est prévue demain et la menace d’un blocage plane toujours. Le mouvement "va s’amplifier de jour en jour" a prévenu Jean-Bernard Caroupaye. Pour l’instant, le cyclone Giovanna a contraint les transporteurs à retarder le blocage des routes, mais l’issue des négociations de ce mardi sera décisive pour la suite du mouvement.