En 2010, l’Arast (Agence Régionale d’accompagnement social Territorialisé) a été liquidée par le tribunal civil de Saint-Denis. 1200 personnes se sont retrouvées au chômage. Après avoir été licenciés, nombreux sont les employés de l’Arast qui ont rencontré d’importante difficultés à retrouver un travail. Mais d’autres, à l’image de Ghyslaine ont pu continuer à exercer leur métier avec passion.
Boire un petit coca, s’asseoir à une table et discuter. Jean-Paul et Ghyslaine ont leurs petites habitudes. Avant d’être débarquée de l’Arast , Ghyslaine s’occupait déjà de Jean-Paul à son domicile et au fil des ans, c’est une véritable amitié qui s’est tissée entre le vieil homme et son aide. Jean-Paul a appris le licenciement de Ghislaine, mais n’a jamais voulu changer d’aide à domicile. "Elle connaît mon caractère, je connais le sien, quand elle travaillait pas j’étais triste", confie Jean-Paul.
Secouée par la perte soudaine de son emploi, Ghyslaine a sombré dans une profonde dépression. Pendant une année entière, la jeune femme reste au chomâge, avant d’être rattrapée par la passion de son métier.
Apprenant que certains ex-employés de l’Arast ont crée une structure identique baptisée la SCOPAD, elle décide de tenter sa chance. "Si j’avais postulé ailleurs je pense que je serais toujours sans emploi depuis la liquidation de l’Arast", affirme l’aide à domicile.
Tous n’ont pas eu l’opportunité de retrouver un emploi et les postes dans le secteur se font de plus en plus rares. Actuellement, une quinzaine d’ex employés qui attendent toujours leurs indemnités de licenciement campent toujours devant les grilles du Conseil Général. "Ce n’est pas évident de se faire embaucher maintenant, avant il y avait une grosse demande mais les choses ont bien changé depuis. De plus,quand on dit que l’on vient de l’Arast on a une étiquette", concède Ghyslaine. Consciente de sa chance, Ghyslaine n’a pas pour autant oublié ses anciens collègues de l’Arast qu’elle vient régulièrement soutenir.