Gérard Lebon annonce un rassemblement des gérants de stations-service pour discuter d’actions à mener demain. Il attend de nouvelles négociations avec les acteurs concernés sur le prix des carburants.
Invité du journal de 19 d’Antenne Réunion, le président du Syndicat des gérants de stations-service attend l’arrêté préfectoral fixant les prix des carburants à la pompe. Il redoute le moindre centime pris sur les marges des stations et espère toujours de nouvelles négociations entre la préfecture et la Région.
- Est-ce que c’est un soulagement, les stations seront bien approvisionnées demain ?
Effectivement, c’est un soulagement pour nos confrères de la compagnie Tamoil. Ils vont pouvoir travailler demain, dans la mesure où l’arrêté du préfet soit vraiment promulgué.
Vos marges sont préservées. Qu’est-ce que vous redoutez ?
Nous redoutons à chaque hausse que l’on vienne chercher chez les gérants un peu de marge. Ce qui entraînerait des difficultés au niveau des embauches et du maintien du modèle de distribution de carburant comme on le connaît à la Réunion.
Est-ce que cette marge est vraiment irréductible ?
En 2007 nous avons gagné un centime de marge complémentaire après une grève difficile. Je ne crois pas que depuis 2007, les conditions économiques se soient améliorées. Les gérants de stations-service ont serré les dents. Ils ont renoncé à une réévaluation de leur marge cette année, faut-il le rappeler. Et nous essayons de tenir la barque et de payer nos charges. Nous essayons de tenir le manche de la façon la plus sereine possible. Si on nous enlève un centime ou un demi-centime, nous rencontrerons alors des difficultés dans l’équilibre financier de nos stations-service.
- Ces 10 centimes servent effectivement à financer vos emplois. Mais ce ne sont pas vos seuls revenus. Est-ce que tout le reste de l’activité ne pourrait pas compenser cette baisse des prix ?
Le reste de l’activité vient compléter notre capacité à rémunérer des employés sur les stations-service. Si on se contentait uniquement de la marge dégagée par le carburant, cela ne suffirait pas à équilibrer nos comptes. Donc le complément vient de la boutique. Et grâce à ce complément nous maintenons un niveau d’emplois suffisant sur nos stations-service.
- Que va-t-il se passer demain ?
Nous espérons tous avoir un arrêté préfectoral qui régit les prix des carburants à la pompe à l’île de la Réunion. Nous espérons aussi que la phase 2 des négociations avec la préfecture, l’Etat et la Région aboutisse. Parce que pour l’instant je n’ai pas de nouvelle à ce niveau-là.
- Sinon, qu’est-ce qu’il pourrait se passer ?
Il me semble que les pétroliers devaient accompagner le geste de l’Etat. Or, actuellement, de ce que nous savons ce sont les pétroliers qui font un effort. Nous attendons toujours un geste de l’Etat.
- Est-ce que les gérants sont prêts à baisser le rideau pour accompagner cette discussion et ces négociations ?
Les gérants de stations-service sont prêts à réfléchir sur les actions possibles. De là à dire que nous allons baisser le rideaux, il est encore trop tôt. Nous privilégions la négociation, la table-ronde, plutôt que des actions de ce type.
Mais cela pourrait ressembler à quoi et quand ?
L’ensemble des gérants, quand ils se verront, ils décideront. Et je me ferai porte-parole de leur décision.
Retrouvez dans la vidéo jointe l’intégralité de l’interview de Gérard Lebon, le président du Syndicat des gérants de stations-service.