Le Président Directeur Général du Groupe Caillé a présenté les objectifs de la procédure de sauvegarde validée aujourd’hui par le Tribunal Mixte de Commerce de Saint Denis. François Caillé se veut rassurant en ce qui concerne les emplois malgré le redressement judiciaire de certaines entreprises du Groupe. L’objectif de cette procédure est permettre la poursuite de l’activité, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif.
Linfo.re : Votre Groupe est officiellement placé en procédure de sauvegarde. C’était votre décision, elle était volontaire, inédite, est-ce qu’elle était nécessaire ?
François Caillé : Elle était effectivement nécessaire, on l’a dit et répété, la crise qu’a connu le secteur automobile nous a fortement impacté, c’est l’une des activités majeures de notre Groupe. A la fois dans le secteur automobile lui-même mais également dans le secteur du BTP à travers notre activité de vente de matériels de TP (Travaux Publics) et de vente de poids lourds. Cet impact que nous avons ressenti tout au long de l’année 2009 nous a posé bien des problèmes. Cela nous a forcé à nous restructurer rapidement et le plus rapidement possible. Vous savez quand le marché baisse de 20 ou de 25%, il faut naturellement réajuster ses structures et baisser ce qu’on appelle le "point mort" de façon à ce que nos entreprises restent profitables dans un monde qui change brutalement. C’est ce que nous avons réussi à faire dans le courant de 2009 mais malheureusement un certain nombre de nos activités n’a pas connu le même succès. Nous avons subi de lourdes pertes sur un certain nombre de ces activités. C’est pourquoi nous avons décidé en début 2010 de procéder à la fermeture de ces activités. Vous savez quand vous perdez beaucoup d’argent et que vous n’avez pas de visibilité à court ou moyen terme et d’espoir de redresser la situation, je crois qu’il faut se rendre à l’évidence et il est important de cesser les activités destructrices de cash et de valeurs et qui peuvent mettre en péril le reste de l’entreprise.
Linfo.re : Comment comptez-vous aujourd’hui sortir le Groupe de cette crise ?
François Caillé : La décision que nous avons prise c’est de fermer les entreprises structurellement déficitaires. Pour ce faire, il n’y a pas cinquante solutions. Soit vous trouvez un repreneur et c’est ce que nous avons essayé de faire, mais malheureusement dans le contexte actuel, ils ne font pas légion. Donc nous avons décidé il y a quelques semaines de les mettre en redressement judiciaire de façon à faciliter justement la cession de ces activités. Malheureusement, la façon dont est structuré le Groupe Caillé - avec une holding de tête et un certain nombre de filiales - fait que lorsque vous touchez à l’une des filiales, vous mettez en péril le reste de la société et l’équilibre du Groupe. Donc il a fallu mettre en sauvegarde l’ensemble des sociétés non concernées de façon à nous permettre de nous séparer des entreprises déficitaires.
Linfo.re : Est-ce que vous savez si des emplois vont être supprimés ?
François Caillé : Alors nous allons bien évidement essayé de sauver au maximum les emplois. L’administrateur judiciaire qui a été nommé cet après midi sera à nos côtés pour nous aider à le faire. Nous allons essayé de procéder le plus rapidement possible à des cessions d’actifs et si possible accompagner ces cessions d’actifs un certain nombre d’emplois liés à ces actifs. Bien sûr, nous n’avons pas la garantie de sauver tous les emplois mais dans le contexte actuel, 200 salariés sont concernés par les mesures de fermeture et nous avons aujourd’hui 2000 salariés qui travaillent dans les sociétés placées sous la procédure de sauvegarde. Je suis sûr que ces salariés s’inquiètent pour leur avenir et le message que je voudrais leur faire passer c’est que mon job aujourd’hui c’est d’essayer de sauver leurs emplois. Ils ne sont pas menacés, les sociétés qui ont été placées sous procédure de sauvegarde ne sont pas en danger. Il est important que ces salariés sachent que c’est en faisant preuve de solidarité, sans baisser les bras, en se donnant la main et en travaillant que nous allons pouvoir redresser la tête et retrouver la position que nous avions il y a encore quelques temps et en tous cas, sauver ces 2000 emplois dont nous parlons.
Linfo.re : Vous êtes confiant. De quels atouts bénéficient votre Groupe ?
François Caillé : Nous bénéficions d’un nombre considérable d’atouts. D’abord les marques que nous représentons, ce sont des marques majeures aussi bien dans le secteur automobile que alimentaire. Nous avons également la chance d’avoir réussi notre plan de restructuration en 2009 dans la plus grande partie de nos entreprises. Toutes celles qui sont aujourd’hui en procédure de sauvegarde ont eu une restructuration profonde l’année dernière qui leur permet d’envisager l’avenir avec optimisme. Notre atout majeur, c’est donc de réussir à retrouver à travers ces sociétés une rentabilité pour nous permettre de payer nos dettes, de payer nos fournisseurs et de nous retrouver à nouveau au sommet de la hiérarchie locale.