Le blocage de l’usine de Bois Rouge a pris fin peu avant midi. L’accès a été libéré après deux jours de mobilisation pour les planteurs du mouvement des Paysans Solidaires de la Réunion.
Assigné en justice, le planteur Patrick Ganne n’a pas hésité à monter sur le toit de l’usine en milieu de matinée en menaçant de se jeter dans le vide. Son exigence pour redescendre du toit : l’abandon des poursuites judiciaires engagées à la suite du blocage de l’usine de Bois Rouge entrepris depuis hier matin.
A 15 mètres au-dessus du sol, Patrick Ganne a tenu à se faire entendre et des négociations ont été entreprises afin de sortir de cette crise. En présence des forces de l’ordre, d’un négociateur, des représentants de la CGPER, de la FDSEA et des membres de la Commission Mixte d’usine, des discussions animées se sont engagées.
Au final, Patrick Ganne est redescendu du toit de l’usine en obtenant la garantie de la fin des poursuites judiciaires entreprises.
Pour rappel : depuis hier, une vingtaine de planteurs bloquait l’usine de Bois Rouge afin de protester contre la nomination de la nouvelle directrice du CTICS tout en exigeant des explications quant au déficit du CTICS. Ils exigeaient des explications car cette dernière avait démissionné par le passé.
Autres revendications affichées par les planteurs lors de ce mouvement : obtenir des explications quant au déficit du CTICS qui s’élève à hauteur de 300 000 euros.
En tant que président du Mouvement des paysans solidaires de la Réunion, Jean-François Sababady exigeait également des explications au sujet de la fin de l’aide à la replantation qui s’élève à hauteur de 1000 euros par hectare. Autre revendication affichée par les planteurs : ces derniers veulent savoir quelles suites vont être données par la justice quant au problème de fraude à la richesse de la canne dans le Sud de l’île.
Selon Jean-François Sababady, aucune autre action ne devrait être engagée dans les prochains jours.
Réagissant à ce qui s’est passé ce matin, la direction de l’usine sucrière de Bois Rouge a confirmé la reprise de l’activité. Devant la menace de Patrick Ganne de se jeter dans le vide, "la direction de la sucrerie a décidé de retirer cette assignation, choisissant de privilégier la sécurité et la vie humaine à toute autre considération." Suite à cette décision, le planteur est redescendu du pont et a pu rejoindre son domicile, précise le communiqué.
L’usine sucrière a rappelé "que le blocage des sites industriels ou des plateformes est contraire à la loi et qu’elle saisira la justice en cas de blocage. Elle souligne que le droit de grève est une liberté fondamentale mais qu’une grève ne doit pas empêcher ceux qui le désirent de pouvoir travailler normalement."