Près de deux semaines après la tenue du premier atelier sur le risque requin, les autorités, les scientifiques et les professionnels de la mer se sont de nouveau réunis ce mercredi, pour discuter des mesures à adopter afin de sécuriser les plages de l’île. C’est une réunion sous tension qui se déroule à la Saline. Excédés, des professionnels de la mer ont quitté la réunion de travail. Ils estiment que les solutions proposées par les pouvoirs publics sont "hors sujet".
Ambiance tendue à la Saline. Ce mercredi, le sous-préfet de Saint-Paul Thomas Campeaux, le Directeur du Cross Réunion Nicolas Le Bianic, l’adjoint délégué à l’aménagement Emmanuel Séraphin mais aussi des représentants du Comité Île de la Réunion Tourisme, la ligue réunionnaise de surf et le pêcheur Christophe Perry (qui a participé à la pêche du requin bouledogue le 29 septembre), se sont réunis dans l’Ouest pour discuter de la signalétique à mettre en place aux abords des sites de baignade. Plusieurs solutions ont été proposées :
- l’installation de panneaux d’informations précisant le risque requin ;
- la mise en place d’un drapeau rouge sur lequel figurera l’image d’un squale ;
- l’utilisation d’un signal sonore pour avertir les usagers d’un danger imminent ;
- l’augmentation du nombre de patrouilles pour vérifier la présence des requins aux abords des sites de baignade.
Les autorités envisagent également de diffuser un numéro afin que les usagers puissent prévenir les autorités dès qu’ils constatent la présence d’un squale. Mais ces dispositifs n’ont pas convaincu les professionnels de la mer présents à la réunion. Nombre d’entre eux ont quitté l’atelier requin, estimant que les mesures proposées sont "hors sujet" et que l’impact sur l’économie réunionnaise n’a pas suffisamment été pris en considération.
Comme l’a précisé Thomas Campeaux avant de débuter la réunion sur le risque requin, "cette nouvelle attaque (celle qui s’est produite au large du Cap Lahoussaye) confirme le comportement agressif des requins à l’égard de l’homme". A l’issue du premier atelier, les autorités, en concertation avec les professionnels de la mer et les spécialistes avaient annoncé plusieurs actions destinées à améliorer la connaissance des squalidés et la gestion du risque requin. Outre l’opération de prélèvement très controversée, deux études scientifiques ont été lancées. Elles visent d’une part à faire un état des lieux des populations de requins à la Réunion. De l’autre, il s’agit pour les experts de définir les moyens de se prémunir des attaques.