Suite à l’attaque de requin qui s’est produite hier sur le mythique spot de la gauche de Saint Leu, l’émotion est vive et les discussions animées. Ce matin, la plage était déserte.
A Saint-Leu, la tristesse et la colère dominent suite à la nouvelle attaque de requin qui s’est produite dimanche 5 août après 17 heures. Fabien Bujon, un habitué du spot de Saint Leu a été attaqué par un squale alors qu’il pratiquait sa passion. Par miracle, cet homme de 40 ans a survécu mais les séquelles sont lourdes pour ce surfeur qui s’est fait sectionner la main droite ainsi que le pied (cf Linfo.re "Attaque de requin : le pied et la main du surfeur sectionnés").
Actuellement hospitalisé au GHSR (Groupe Hospitalier Sud Réunion) de Saint Pierre, ce surfeur expérimenté a réussi à regagner la plage après s’être fait happer la main et le pied par un squale.
Pour les Saint-Leusiens interrogés ce matin, c’est le désespoir et la colère qui dominent. Nombreux sont ceux qui connaissent Fabien Bujon et tous attendent des décisions concrètes émanant des autorités. Comme après chaque attaque de requin, les discussions sont animées et chacun apporte son explication. Chacun donne son avis quant aux raisons de ces attaques. Selon Gino - un plongeur de longue date à Saint Leu -, c’est la réserve marine qui est responsable de ces agressions.
A la base nautique, Alain Courtois est quant à lui désoeuvré. Malgré l’arrêté municipal pris dimanche 5 août qui n’interdit pas la baignade et les activités nautiques, personne ne s’est mis à l’eau ce matin. Pour lui, il est hors de question de prendre de risque aujourd’hui. "On s’est un peu foutu de notre maire lorsqu’il a pris un arrêté autorisant la pêche aux requins alors qu’il était dans le vrai" affirme ce professionnel de la mer.
Le débat fait rage quant à la chasse aux requins et le bras de fer entre l’Etat et la municipalité de Saint Leu est bien engagé. La mairie de Saint Leu renvoie la préfecture à ses responsabilités et c’est en ce sens que Thierry Robert a décidé de ne pas interdire la baignade et les activités nautiques.
"L’Etat n’a rien fait, l’attaque est survenue et donc aujourd’hui, je considère que l’Etat est responsable. J’accuse l’Etat de tentative d’assassinat, d’avoir délibérément - avec préméditation - exposé les gens à un danger considérable, celui des attaques de requins" dénonce Philippe Creissen, l’avocat de la mairie de Saint Leu.
Le bras de fer entre la mairie de Saint Leu et l’Etat est bien engagé mais pour les Saint-Leusiens et les habitués de la plage, c’est la désolation. Après Saint Gilles, Trois Bassins et l’Etang Salé, c’est au tour de Saint Leu de tomber sous l’attaque des requins.