En l’espace de dix ans, les habitants vivant à proximité de la Rivière du Mât ont assisté à trois éboulements de grande ampleur. Le dernier en date, qui s’est produit au niveau du Cap Picard dans la nuit de jeudi à vendredi, a rappelé la fragilité de ces falaises et l’urgence de mieux sécuriser ces lieux.
L’éboulement qui a surpris les Salaziens dans leur sommeil cette nuit a mis à jour la fragilité de la rive gauche de la Rivière du Mât. La zone de Salazie pourtant dotée d’un plan de prévention des risques, reste très vulnérable face aux phénomènes naturels de ce type.
Les éboulements de terrains sont en effet fréquents dans le secteur et trouvent de multiples origines, ainsi que l’explique Jean-Louis Nedellec, Directeur général du bureau de recherches géologiques et minières :
- d’une part, le relief même de Salazie, avec ses remparts et ses falaises qui s’érodent au fil du temps, explique la formation de blocs rocheux instables ;
- la pluviométrie qui est plus importante dans ce cirque qu’ailleurs contribue elle aussi au détachement de masses rocheuses ;
- la nature des roches constitue enfin un dernier facteur responsable des éboulis. En effet, les résidus volcaniques qui se sont mis en place il y a plusieurs milliers d’années et refroidis se fissurent aujourd’hui jusqu’à tomber.
A ce jour, aucune victime n’a été déplorée mais la commune et les Salaziens dont les habitations bordent ce site à risque s’inquiètent des prochains épisodes du genre.
Plusieurs solutions ont été envisagées pour limiter les dommages causés par ces éboulements. Parmi ces projets à l’étude, celui de la construction d’une route de l’autre côté de la Rivière du Mât, la pose de filets de protection et la construction d’un tunnel. Cette dernière idée ne sera vraisemblablement pas concrétisée, faute de budget assez conséquent.