Didier Robert est l’invité politique de la semaine. Sur le plateau de l’émission Face à L’info, le Président de la Région Réunion s’est exprimé sur les dossiers brûlants du moment, revenant tout à tour sur le plan d’action contre le risque requin, l’efficacité du dispositif Continuité Territoriale, la préparation des prochaines élections législatives et l’avancée du chantier Route du Littoral. Concernant le prix des billets d’avion, Didier Robert considère que le versement de l’aide aux voyageurs n’a pas entraîné l’augmentation des tarifs. Pour lui, "les opérateurs et compagnies aériennes ont le sens de la responsabilité".
Avant de parler du score de la droite aux sénatoriale, votre sentiment .. Paul Vergès qui preside la première séance du sénat, que cela vous inspire-t-il ? Vous éprouvez de la fierté ?
Didier Robert : la question ne se pose pas en terme de fierté. Aujourd’hui, il s’agit surtout de savoir si nos représentants à l’Assemblée Nationale et au Sénat portent véritablement les intérêts de la Réunion. En ce qui concerne Paul Vergès, cela n’a pas toujours été le cas malheureusement. Par contre, je crois que nous avons l’impérieuse nécessité de dire qu’il y a à la Réunion des spécificités dont nous devons tenir compte et nous devons être écoutés à Paris.
En tant que leader de la droite locale, vous êtes content du résultat des sénatoriales. La droite conserve ses deux sièges. Mais au final, la Réunion gagne un sénateur et perd un député. Vous estimez que personne d’autre que Jacqueline Farreyrol n’était assez compétent pour figurer en 2ème position sur la liste de michel fontaine ?
Didier Robert : Ce qu’il faut surtout retenir, c’est le renouvellement d’une confiance. La confiance des grands électeurs par rapport au travail que nous menons aujourd’hui à la Région. C’est aussi une forme de légitimité et puis une reconnaissance dans le travail de reconstruction que nous menons. La Réunion perd un député momentanément. Nous aurons dans quelques mois des élections législatives. ce sera l’occasion une nouvelle fois pour les électeurs de s’exprimer et pour les Réunionnais de dire l’attachement qu’ils portent aujourd’hui au travail qui est mené, à la reconstruction de l’Union et à ce formidable et cette dynamique que nous essayons d’insuffler depuis plusieurs mois.
Vous dites incarner une nouvelle generation. Vous n’aviez pas d’autre choix que Jacqueline Farreyrol, tour à tour député, puis sénatrice ?
Didier Robert : La question ne se pose pas en terme de génération mais en terme de renouvellement et de changement. Depuis un an et demi, Jacqueline Farreyrol montre cette volonté et cette détermination à porter un certain nombre de dossiers pour la Réunion, ici et à Paris. En tout cas, en ce qui concerne le tourisme. Elle continuera à prendre ses missions à coeur au Sénat et continuera à défendre les intérêts des Réunionnais.
Donc personne pour figurer en deuxième position sur la liste de Michel Fontaine ?
Didier Robert : La question du choix des personnes peut toujours se poser à un moment ou un autre. Donc la question que l’on doit aujourd’hui avoir à l’esprit est celle-ci : quels sont les élus qui sont les plus aptes à représenter la Réunion ? Jacqueline Farreyrol en fait incontestablement partie.
Elu sénateur, le socialiste Michel Vergoz va sans doute quitter son poste de conseiller régional. Envisagez vous son remplaçant en commission permanente. Oui ou non ?
Didier Robert : Il y a sûrement des procédures qui sont à respecter pour cela mais il n’y a aucune raison pour qu’il n’ait pas de remplaçant à la commission permanente.
Sur le plan national, la droite enregistre plusieurs défaites d’affilée. La candidature de Nicolas Sarkozy aux présidentielles vous semble-t-elle toujours légitime ?
Didier Robert :Je le dis à chaque fois que j’en ai l’occasion. Chaque élection est à placer dans son contexte et chaque élection est une élection à part entière. Donc nous venons de vivre plusieurs scrutins. Les élections présidentielles représentent un moment particulier d’une candidature d’un homme ou d’une femme qui est face aux électeurs. Ce sont les Français qui nous donneront la réponse. Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive sur les élections passées, et par rapport à ce qu’il pourrait se produire demain.
Didier Robert, un point sur les législatives. Allez-vous présenter dans une circonscription . Si oui, dans laquelle ?
Didier Robert : L’objectif pour moi n’est pas d’être nécessairement présent sur ce scrutin aux législatives. L’objectif est encore une fois de continuer à travailler à l’union et de faire en sorte que nous puissions, avec la Réunion en confiance et les mouvements qui la composent, de pouvoir présenter une candidature unique dans chacune des sept circonscriptions.
Que va-t-il se passer dans la 3ème circonscription où se présentent déjà Jean Jacques Vlody et André Thien-Ah-Koon ? Le candidat de l’union de la droite sera Paulet Payet ?
Didier Robert : C’est un débat qui se fait en interne. Nous aurons l’occasion de nous exprimer les uns et les autres sur ce point, à compter du mois de novembre. Contrairement à d’autres mouvements et d’autres partis, il y a chez nous une vraie démocratie interne qui s’exprime et qui permet aux uns et aux autres de pouvoir avancer et faire acte de candidature s’ils le souhaitent. Une décision sera prise ensuite avec les membres de la Réunion en confiance et elle sera connue le plus tôt possible.
Cyrille Hamilcaro affirmait samedi dernier que s’il n’avait pas l’investiture de la droite, il estimerait qu’il y a eu manquement à la parole donnée.
Didier Robert : Encore une fois, la question ne se pose pas en ces termes. Le débat doit avoir lieu chez nous et c’est à l’issue de ce débat que les Réunionnais sauront qui sont les Réunionnais qui auront à porter les orientations de notre mouvement.
Cyrille Hamilcaro a été condamné cette semaine à trois ans de privation de ses droits civiques. Il a déclaré être un candidat à abattre. Vous pensez que c’est le cas ?
Didier Robert : Je n’ai pas pour habitude de m’exprimer sur des affaires de justice en cours, donc je ne le ferai pas, ni sur ce dossier, ni sur un autre.
L’actualité de cette semaine a aussi été marquée par la chasse aux requins. Etes-vous plutôt pour ou contre ?
Didier Robert : Je suis sur le principe plutôt opposé. Je crois qu’il y a une autre manière d’aborder cette question. Il y a d’abord des actions de préventions sur lesquelles nous aurions dû agir depuis très longtemps. Je suis très heureux que nous ayons adopté la semaine dernière à la Région Réunion, en concertation avec les professionnels de la mer et les responsables de la ligue réunionnaise de surf, la mise en place de shar-shields. C’est un dispositif, un moyen de prévention qui permettra d’apporter une réponse. Des études doivent aussi être lancées car la Région s’est positionnée pour un co-financement avec l’Etat afin que nous comprenions ce qui se passe.
On peut craindre un impact négatif sur le tourisme ?
Didier Robert :Je pense qu’il ne faut pas lier les deux. Ce qui m’inquiète davantage c’est l’impact par rapport aux Réunionnais, aux surfeurs, sur les questions liées à la sécurité. Ensuite, sur la destination Réunion elle-même, les professionnels du tourisme s’inquiètent peu finalement de cet élément. On sait très bien qu’à la Réunion, il y a un risque de ce point de vue là mais il y a aussi un risque en Afrique du Sud et en Australie. Donc ce n’est pas un élément déterminant.
Le tourisme : un secteur qui semble sortir la tête de l’eau. 600 mille touristes en 2015. Est-ce un cap ambitieux que vous pensez toujours pouvoir atteindre ?
Didier Robert : C’est un cap volontaire que j’ai voulu fixer, avec un certain nombre d’élus et de professionnels. Vous voyez bien que les résultats enregistrés ces derniers mois, qui sont encourageants, sont le signe que c’est incontestablement un secteur porteur, et le signe d’un choix pertinent. En l’espace d’un an, + 13% d’augmentation du nombre de touristes d’agrément. Aujourd’hui, les hôteliers et les professionnels en général sont satisfaits de ces résultats car nous avançons ensemble. Il y a une action commune portée par la Région, l’IRT et en même temps les professionnels.
Concernant le dossier majeur de la continuité territoriale, est-ce que le versement de l’aide a entraîné l’augmentation des prix des billets d’avion ?
Didier Robert : Je ne le crois pas. Il y a aujourd’hui de la part des opérateurs et des compagnies aériennes qui desservent la Réunion ce sens de la responsabilité. Vous voyez très bien qu’il y a des promotions qui sont proposées. Et donc la moyenne des prix qui ont été proposés dans le cadre de la continuité territoriale sur l’année écoulée, oscillent autour de 500 euros.
Concernant la route du littoral, quand sera lancée l’enquête publique ?
Didier Robert : Nous avons depuis quelques semaines défini et choisi le maître d’oeuvre. Nous aurons dans quelques semaines la possibilité d’avoir les derniers avis et ensuite au mois de novembre, nous pourrons lancer la déclaration d’utilité publique. Nous sommes sur un programme accéléré car je veux qu’il soit concrétisé.
Pour terminer, un mot sur le domaine de Montgaillard acheté par la Région au groupe Cadjee. Pourquoi cette acquisition ?
Didier Robert : Parce qu’il fait partie du patrimoine de la Réunion. Il fait partie de ces sites exceptionnels qui existent à la Réunion et que nous n’avons pas le droit d’abandonner. Une orientation principale : celle de pouvoir implanter sur ce site ( transaction de 12 millions d’euros) une école d’application hôtelière, avec des jeunes Réunionnais qui pourront dans le cadre de la formation professionnelle montrer leur talent.