Après un demi-siècle de bons et loyaux services la Jeanne d’Arc sera désarmée en 2010 après une ultime campagne. Le porte-hélicoptères est arrivé mercredi au Port. Sa dernière escale à La Réunion.
Bien sûr la
Jeanne d’Arc c’est "le" navire de la Marine nationale, celui à bord duquel se sont formés tous les officiers de la marine, du jeune enseigne de vaisseau sortant de l’Ecole Navale ("
La Baille") au chef d’état-major, en passant par les commissaires, administrateurs des affaires maritimes, médecins... Mais la "Jeanne", qui devrait être désarmée à l’issue de sa prochaine campagne, n’appartient plus à la marine depuis déjà bien longtemps. Elle appartient un peu à tous ceux qui la portent dans leur coeur, et parmi lesquels de nombreux réunionnais et réunionnaises. C’est aussi pour la France une ambassade itinérante, 12000 tonnes d’acier mais aussi un creuset riche de personnalités et de nationalités différentes. C’est que, chaque année, la Jeanne accueille à son bord de nombreux officiers-élèves étrangers d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Et partout où elle fait escale, elle est attendue comme un évènement à ne pas manquer.
Ecole, ambassade, le Jeanne n’en oublie pas pour autant qu’elle est d’abord un navire de guerre aux capacités très actuelles et proche dans l’esprit des tous nouveaux bâtiment de projection et de commandement (BPC) : hôpital avec transmission de données pour une assistance possible depuis la terre, hélicoptères embarqués... A chacune de ses campagnes ou presque le porte-hélicoptères a été amené à intervenir, qu’il s’agisse d’Haïti en 2004 (assistance médicale aux forces déployées par l’ONU), de l’Indonésie en 2006 (assistance aux populations sinistrées par le Tsunami) ou encore son rôle clef dans l’opération récente de libération des otages du Ponant. C’est donc très logiquement qu’un BPC prendra ensuite la relève de la Jeanne d’Arc. Parce que cette relève correspond aussi à une évolution de l’Ecole Navale la traditionnelle campagne de plusieurs mois fera place à un "stage d’application à la mer", plus court, et qui se déroulera nécessairement dans une zone sensible, navire prêt à intervenir. Sans doute moins d’occasions de faire escale à La Réunion, et une raison de plus d’aller dire adieu à la Jeanne ce week-end au Port.
La Jeanne d’Arc a appareillé de Brest en décembre dernier en compagnie de la frégate Georges Leygues. L’escale à La Réunion intervient à mi-campagne, après plusieurs escales en Asie. Après Le Port, les deux bâtiments mettront le cap sur vers Aqaba, en Jordanie, puis Civitavecchia (Italie) et Lisbonne (Portugal), avant de rentrer à Brest le 5 mai.