Les nombreuses coupures d’électricité qui frappent l’île depuis dimanche soir excèdent la population. Malgré la médiation entamée hier soir, sous l’égide de la Direction du travail, le conflit opposant les salariés de la Séchilienne à leur hiérarchie s’enlise. Désormais, c’est toute l’économie de la Réunion qui est paralysée du fait de ce mouvement social.
Interrogé ce matin, le Directeur du Cabinet du Préfet de la Réunion a dressé un constat sans appel. Selon Benoit Huber, "la situation se dégrade d’heure en heure". Les coupures d’électricité qui se sont multipliées entre dimanche et aujourd’hui et qui devraient se poursuivre tout au long de la journée handicapent sérieusement la population et l’économie de l’île.
De nombreux commerçants ont manifesté leur mécontentement hier et ce matin. Les coupures de courant engendrent d’importants gaspillages au niveau des denrées alimentaires et empêchent restaurateurs, hôteliers ou encore responsables de magasins d’accueillir leur clientèle dans des conditions optimales.
Outre les commerces, c’est le fonctionnement de certains centres médicaux qui pourrait être impacté par ce mouvement social. Sans électricité, difficile en effet d’actionner les pompes servant au traitement et à l’approvisionnement en eau. Benoit Huber qui s’exprimait ce matin sur les ondes de la 1ère radio locale a assuré que l’autorité préfectorale "s’efforce de trouver des solutions".
Ce matin, ce sont près de 70 000 foyers qui étaient privés de courant. Et la situation ne va pas en s’arrangeant. Les policiers et gendarmes chargés de notifier aux salariés leurs réquisitions doivent jouer à cache-cache avec les grévistes. Résultat, sans employés, aucun moyen de relancer les machines des usines thermiques à l’arrêt. Le Directeur du Cabinet du Préfet a déclaré aujourd’hui qu’il était hors de question que les autorités fassent usage de la force. Benoit Huber a toutefois rappelé aux travailleurs de la Séchilienne qu’ils doivent être "responsables et conscients des conséquences de leur action".
Benoit Huber a enfin annoncé que la baignade serait peut-être interdite sur plusieurs sites, du fait de l’impossibilité d’assurer une bonne qualité de l’eau (douche, etc).