La construction prochaine de plusieurs lotissements sur le site de Basse Vallée est sujet à discorde dans la commune de Saint-Philippe. Les habitants crient à la profanation et le maire de la ville voisine Patrick Lebreton envisage de faire appel au Ministère de la culture pour enrayer le projet.
A Saint-Philippe, la colère des riverains gronde. Et pour cause, un projet de construction serait en cours au niveau du cimetière marin de Basse Vallée. L’implantation de cinq logements sociaux courant 2011 sur ce site historique fait plus que débat. Le conflit s’est accentué il y a quelques jours alors qu’un ouvrier de chantier procédait au nettoyage du site. L’engin aurait sur son passage détérioré des pierres tombales vieilles de plus de deux siècles, ce qui a provoqué un tollé général dans la commune du sud sauvage.
Les habitants de la ville et les associations culturelles estiment qu’il y a là altération du patrimoine réunionnais en général et du patrimoine de la ville de Saint-Philippe plus particulièrement. Raphaël Tiras, Président de l’éco-musée "Au bon Roi Louis" connait bien les lieux et assure que les travaux effectués par la commune mettent en péril le site du cimetière marin. Le débat anime aussi la classe politique. Patrick Lebreton, s’est lui aussi exprimé sur la scène médiatique. De fait, le maire de Saint-Joseph qui condamne le projet immobilier entend avertir le Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand afin d’enrayer le processus.
Du côté de la mairie de Saint-Philippe, on crie à l’incompréhension. Les élus affirment d’une seule voix qu’il s’agit d’un simple nettoyage du terrain communal et que la partie concernée par les travaux se situe à côté et non pas à l’endroit du cimetière "aux esclaves". Quant au maire Olivier Rivière actuellement très décrié, l’élu assure que le cimetière marin de Basse-Vallée fera l’objet d’un projet de réhabilitation à travers la construction d’un parc touristique à thème.
Concernant les pierres tombales qui auraient été profanées, la mairie soutient qu’il s’agit de pierres récupérées à Sainte-Suzanne en 2003, qui n’ont rien à voir avec les sépultures des premiers habitants de Saint-Joseph, enterrés au cimetière marin au dans les années 1820/1830.