Le Tribunal d’Instance de St-Paul a examiné la plainte pour trouble de jouissance déposée par les habitants de la Cité Spencer au Port. Le bailleur social - la SEMADER- a été condamné à verser 3300 € par locataire.
Après des semaines d’attente, les locataires de la Cité Herbert Spencer ont été fixés ce mardi. Et c’est avec le sourire qu’ils ont pris connaissance de la décision du Tribunal de Saint-Paul.
Les résidents soutenus par la Confédération Nationale du Logement avaient porté plainte contre leur bailleur social pour "trouble de jouissance", compte tenu de l’insalubrité de leurs logements et du manque de sécurité.
Après avoir examiné ce recours, le Tribunal d’Instance de Saint-Paul a tranché. La Justice a condamné le bailleur social - la SEMADER- à verser la somme de 3300 euros par locataire.
Rebaptisée par ses locataires le "bidonville moderne", la Cité Herbert Spencer au Port comporte 144 logements dont 44 sont aujourd’hui condamnés, du fait des risques d’effondrement et de l’absence d’hygiène.
Le représentant de la CNL Réunion Erick Fontaine accompagne les locataires dans leur démarches. Selon lui, il était urgent que la Justice se penche sur la situation des résidents d’Herbert Spencer.
Le porte-parole de la Confédération Nationale du Logement se félicite de cette décision de Justice qui " envoie un signal fort aux bailleurs et qui montre que les locataires ont raison de se mobiliser pour faire valoir leur droit à des conditions de logement humaines".
A travers cette action juridique, il s’agit pour les familles d’obtenir leur relogement ainsi que des indemnisations. Objectif atteint donc même si aux yeux des locataires, les dédommagements paraissent infimes par rapport au préjudice subi.
Depuis le début du mois de mai, une équipe de la Maîtrise d’oeuvre urbaine et sociale (MOUS), rencontre les familles afin de préparer leur relogement. Ces agents sont payés par l’Etat et la Mairie du Port. La Semader a été écartée de cette opération afin d’éviter tout conflit d’intérêt.
Erick Fontaine indique que le climat de confiance est rompu entre le bailleur social et les résidents d’Herbert Spencer.
Mère de sept enfants, Cathy est locataire de la Cité Spencer depuis douze ans. Un peu désabusée, elle explique qu’elle n’a plus vraiment d’espoir. Dans son logement où les fuites d’eau et les fissures sont multiples, Cathy s’inquiète pour sa sécurité et celle de ses enfants.