Le Tribunal d’Instance de Saint-Paul se penche ce mardi sur la situation des locataires de la Cité Herbert Spencer au Port. Les familles ont porté plainte contre leur bailleur social pour trouble de jouissance.
Depuis le début de l’année 2013, le dossier de la Résidence Herbert Spencer a bien avancé, en grande partie grâce aux actions menées par les membres de l’antenne locale de la Confédération Nationale du Logement (CNL).
Après avoir interpellé à plusieurs reprises les pouvoirs publics sur l’urgence de la situation, les locataires ont décidé de formuler un recours devant la Justice et de porter plainte contre le bailleur social pour "trouble de jouissance".
C’est cette requête que le Tribunal d’Instance de Saint-Paul examinera ce mardi 9 avril. Interrogé par téléphone, le président de la CNL Réunion Erick Fontaine dit attendre beaucoup de cette audience. Il s’agit aujourd’hui d’obtenir la reconnaissance des conditions de vie "inhumaines" des locataires de la Cité Herbert Spencer.
La résidence qui a été rebaptisée par ses occupants "le bidonville moderne" compte 114 logements où résident 400 personnes. Pour Erick Fontaine, des mesures doivent être prises car ces habitants "paient un loyer alors que les conditions d’hygiène et de sécurité ne sont pas réunies".
Et d’ajouter : "de nombreux locataires souffrent de problèmes d’asthme ou de problème de peau, certainement liés aux infiltrations et à la poussière dans les appartements qui se délabrent progressivement". La CNL se veut confiante quant à l’issue de cette affaire.
Sollicitée pour intervenir dans ce dossier, la Mairie du Port a engagé au mois de mars dernier la procédure de péril imminent. Un expert devrait être nommé par la Justice dans les prochains jour pour un nouvel examen des lieux.
Les locataires espèrent aujourd’hui deux choses :
- des indemnités correspondant au montant du loyer plein depuis 2011 (c’est à cette date que l’organisme Socotec - spécialisé dans l’analyse des bâtiments - a établi que la résidence Herbert Spencer était en fin de vie) ;
- un relogement dans les plus brefs délais afin que les familles puissent retrouver un habitat décent, qui entre en ligne de compte avec les conditions familiales et prend en compte le budget de ces familles modestes.