Depuis l’agression qui a eu lieu lors du cyclone Bejisa dans le service des Urgences du CHU Félix Guyon, un dispositif de sécurité renforcé a été mis en place.
L’insécurité dans les hôpitaux grimpe. 11 000 cas de violence ont été répertoriées en France en 2012. La Fédération hospitalière de France tire la sonnette d’alarme et réclame au gouvernement des mesures. Elle souhaite rapprocher la police et le personnel hospitalier. La mise en place d’une ligne téléphonique spéciale a aussi été demandée pour permettre une intervention rapide des forces de l’ordre.
La FHF a par ailleurs proposé de simplifier les dépôts de plaintes, afin que ces incidents soient mis en lumière. 80% des incivilités ne seraient pas déclarées. La Fédération a également émis l’idée de l’installation de systèmes de vidéosurveillance.À La Réunion, au CHU Félix Guyon, 187 actes d’incivilités ont été dénombrées en 2012 et 236 l’année dernière.
Cette année, déjà des agressions physiques ont eu lieu au CHU Félix Guyon lors du passage du cyclone Bejisa. Plus récemment, un vigile a été agressé alors qu’il quittait son service.
Depuis, des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises. Caméras de surveillance, bouton d’alarme et un vigile présent toutes les nuits. Ce dispositif est rassurant pour Nadia qui gère l’accueil du service nocturne des urgences. Avant, elle pouvait parfois se retrouver seule à gérer plusieurs patients à la fois.
Les agressions verbales sont quotidiennes au CHU Félix Guyon. "Les gens attendent et ils reviennent vers nous et les agressions verbales c’est constamment", déplore Nadia, "des fois nous avons des patients qui arrivent agités ou des ivresses aigües qui sont agressifs, des personnes qui ont des problèmes psychiatriques."
Les agents de sécurité expliquent que leur meilleure et seule arme est le dialogue. Pour ce qui est des agressions physiques sur le personnel, la direction les encouragent dans ces cas à porter plainte, mais peu le font par peur de représailles. "C’est déjà arrivé qu’un agent de sécurité qui intervenait sur une agression dans les urgences se fasse attaquer par l’entourage du patient après son service", rappelle un médecin.