Après avoir été chargé par un squale samedi 8 juin à l’Etang-Salé, Lucas Vergnes - passionné de bodysurf - tient à raconter dans les détails ce qu’il a vécu.
Témoignage de Lucas Verges, chargé par un requin samedi 8 juin l’Etang-Salé :
Je tiens à m’exprimer aujourd’hui, suite à l’interaction que j’ai eu avec un requin samedi dernier. De nombreuses confusions sont sûrement dues au manque de communication de ma part. Il me semble donc important de vous rapporter ce qu’il s’est précisément passé.
Samedi 8 Juin, je faisais du bodysurf. avec un ami sur la plage d’Étang salé les bains, au « tournant ». Cette après-midi-là, les vagues étaient intéressantes pour la baignade et la pratique du body-surf, et non celle du surf ou du bodyboard.
A mon arrivé, nous étions une petite dizaine de baigneurs. Puis, au bout de 2 heures, nous ne formions plus qu’un petit groupe de trois personnes.
ll était 16h30, j’avais pied, de l’eau à la moitié du buste, je me tenais à une dizaine de mètre de la plage. Là, une petite vague s’est formée, sans déferler créant un effet « aquarium ». C’est précisément à ce moment que j’ai pu voir de façon distincte la silhouette d’un requin se dessiner devant moi . De petite taille, tout raide, il a foncé sur moi à une vitesse fulgurante, se servant de la vague pour « charger » avec une précision déconcertante. Arrivé à un mètre de ma taille, il a subitement détourné sa trajectoire.
Je suis resté figé face à tant de rapidité, à ce court instant qui venait de se produire sous mes yeux et qui ne laisse en aucun cas le temps de réagir, mais simplement de réaliser à quel point nous sommes vulnérables face à ces grands poissons .
La clarté de cette vue m’a facilement permis d’identifier le fuselage du requin : un corps large par rapport à sa taille, une tête robuste, une couleur très sombre, plutôt marron. Il était donc assez simple de voir que ce spécimen n’était pas un requin de récif, mais plutôt un jeune requin bouledogue. Puis, sa façon de foncer (je dis bien foncer et pas nager) à toute vitesse vers moi, son détournement encore plus rapide, sont des éléments qui montrent non seulement une grande nervosité mais aussi un sacré engagement chez ce requin encore jeune. Mais son comportement farouche et sa technique de chasse encore incertaine lui ont sûrement fait prendre la fuite. Et heureusement pour moi car je n’aurais pas pu faire grand chose.
Pour finir, personne n’était à l’eau avec une planche à ce moment là, nous n’étions que trois baigneurs à dix mètres du sable . Je suis bodyboardeur mais ici, je n’ai aucun parti pris sur la problématique actuelle. Je pratique ma passion dans les conditions qui me permettent de m’exprimer en tenant compte de mes expériences passés.
En clair, je suis parfaitement conscient de ce qui « me pend au nez » lorsque que je suis dans l’eau après 15h, qu’il a fortement plu les derniers jours, et qu’un front froid assez fort viens de tout remuer et générer une turbidité ambiante dans la petite baie d’Étang salé. Je crois être assez conscient de tous ces éléments. De ce fait, je ne pratique presque plus ma passion sur l’île. Mais sans entrer dans cet autre débat, il me semble cependant important de souligner que cette plage reste tout de même très fréquentée par de simples baigneurs, qui ne sont pas forcément informés des « conditions idéales de pratiques » évoquées ci-dessus.
Il m’a donc semblé important de vous apporter les précisions de ce moment, ainsi que mes impressions, ne serait-ce qu’en guise de prévention".
Lucas Vergnes