Les juges de la Cour d’Assise spéciale ont suivi les réquisitions du Ministère public hier en condamnant le terroriste Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos à la réclusion à perpétuité avec 18 ans de sureté. La cour l’a reconnu coupable de quatre attentats meurtriers perpétrés en France il y a une trentaine d’années.
Peine maximale pour Carlos. Hier soir, la cour d’assises a statué sur le sort du terroriste, le déclarant coupable de 4 attentats commis en France en 1982 et 1983 qui avait fait 11 morts et plus de 150 blessés.
Condamné à la prison à vie en France, pour la seconde fois, dont 18 ans de sureté, le Vénézuélien de 62 ans a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel de cette décision. Le feuilleton judiciaire de Carlos n’est donc pas clos. Détenu depuis 1994, il avait été condamné en 1997 pour le meurtre de deux policiers en 1975.
Son avocate, Isabelle Coutant-Peyre a qualifié ce verdict de "scandale" et le frère de Carlos a quant à lui estimé qu’il était "jugé d’avance". Carlos comparaissait depuis le 7 novembre dernier. Un procès de 6 semaines durant lequel le terroriste n’a cessé de se mettre en scène multipliant provocations et accusations. A la barre, il a dénoncé "un procès baclé et de propagande", allant même jusqu’à désigner le tribunal de "comédie de série B’.
A l’énoncé du verdict, Carlos s’est illustré dans une scène hallucinante, rendant hommage à Mouammar Kadhafi et brandissant un document présenté comme le testament du Guide, le décrivant comme "un homme qui a fait plus que tous les révolutionnaires comme nous dans le monde". En serrant le poing, il a alors hurlé "vive la révolution ! Allah Akbar !" repris en choeur par une quinzaine de ses soutiens
Jugée pour un seul de ces attentats, l’Allemande Christa Fröhlich a été acquitté, échappant ainsi aux quinze ans de réclusion qui avaient été requis contre cette femme de 69 ans qui vit à Hanovre et qui n’a pas assisté au procès. Deux autres peines de réclusion à perpétuité ont été prononcées à l’encontre de deux co-accusés de Carlos jugés par contumace : l’Allemand Johannes Weinrich, ancien bras droit de Carlos, est détenu en Allemagne pour d’autres faits et le Palestinien Ali Kamal Al Issawi est toujours en cavale.